Articles de Marie-Jo Bonnet

Féminismes:

« Les milices wokes ont-elles tué le débat ? » La Décroissance, 1er novembre 2023-n°204.

On m’a cancellée pour avoir refusé de faire de Violette Morris un héroïne transexuelle”, Marianne, 21-09-2023.

Barbie, sous couvert de critique du patriarcat, une véritable entreprise de décervellage féminin”, Marianne, 27-07-2023.

Les intellectuelles et la vie”, in Daniel Salvatore Schiffer, Repenser le rôle des intellectuels, Ed. De L’Aube, 2023.

« Le Torchon brûle », Féminismes En Revue, https://femenrev.persee.fr/temoignage-marie-jo-bonnet

Ingrates, nos filles néoféministes nous interdisent-elles de parler après la ménopause?”, propos recueillis par Etienne Campion, Marianne, 4-10-2022.

Ce que provoque la peur d’être traité de “transphobe”, Le Figaro, 26 mai 2021.

Nicole Athea et Marie-Jo Bonnet, “Devenir parents sans GPA”, in Dir. Martine Ségalen et Nicole Athea, Les marchés de la maternité, Odile Jacob, 2021. ISBN 978-2-4150-0033-2

« La maternité à tout prix… Le débat français sur la « PMA pour toutes », traduction italienne Dir. Silvia Guerini, PMA Procreazione Medicalmente Assistita, Dalla riproduzione artificiale animale alla riproduzione artificiale unmana, Transumanesimo e produzione del vivente, Ed. Novalogos, 2020.

« Pour un renouveau éthique » In Anthologie de textes féministes sur   la procréation médicalement assistée et la GPA pour Mimesis, 2019 (Laura Corradi, Silvia Nicolaï) (texte « long »)- « La maternité à tout prix… Le débat français sur la « PMA pour toutes » de septembre 2019, Silvia Guerini, Per un rinnovamento etico, Traduzione a cura di Silvia Niccolai, 2018.

Per un rinnovamento etico, Traduzione a cura di Silvia Niccolai, 2018,

 “Quali alternative etiche alla riproduzione assistita?”, Meccanici I miei occhi nati un laboratorio, ortica editrice, 2019.

Le MLF, une structure ouverte”, Nouvelle Revue Littéraire, octobre 2018.

« Un nouveau matricide », in Le progrès m’a tuer, Leur écologie et la nôtre, Le Pas de côté L’échappée éditions, 2016.

« Un rêve de Simone de Beauvoir « très  différent des autres », L’homme et la société, n° 179-180, janvier-juin 2011.

« Une mort très douce », n° spécial sur « La transmission Beauvoir, Les Temps Modernes,  janvier-mars 2008, n°647-648. Pp. 324-334.

« L’initiatrice », Revue des Lettres et de Traduction, Université de Kaslik (Liban), Faculté des Lettres, n°12-2006 Kaslik.

« Révolution et/ou réformisme homosexuel dans les années 1970 », actes du colloque CLF à la Mairie de Paris, 23 octobre 2010. 

« MLF// Une édition des « Textes premiers » peu éclairante », Lesbia mag, mars 2010

« De la libération des femmes à l’institutionnalisation d’un féminisme bon chic bon genre » et « Voir au-delà de la loi phallique », Actes du colloque Sexe et Genres, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, 2003.

« La relation entre femmes : un lien impensable ? », in « L’un et l’autre sexe » Dir. Irène Théry, Esprit, mars-avril 2001

« Les noces entre la pensée et la vie », Voix Féministes n°7, La recherche sur les lesbiennes.
Enjeux théoriques, méthodologiques et politiques, sous la direction de Denise Veilleux,
Institut canadien de recherches sur les femmes, avril 1999.

Et « Vingt-cinq ans d’études féministes, L’expérience Jussieu », Cahiers du CEDREF, Université Paris 7-Denis Diderot, juin 2001.

« La Lesbienne dans Le Deuxième Sexe : un universalisme sans universalité », Colloque « Le cinquantenaire du Deuxième sexe », Eischatt. Communication censurée par Ingrid Galster, publiée dans Etudes francophones, Vol. XVI, n°1, printemps 2001 (Etats Unis, Université de La Fayette) + Lesbia magazine, avril et mai 2002. Traduit en espagnol in Orientaciones, n°4, Madrid, 2003.

« La reconnaissance du couple homosexuel : normalisation ou révolution symbolique ? » in  Lien sexuel, lien social. Sexualités et reconnaissance juridique, Supplément au bulletin de l’ANEF n°29, Toulouse, Printemps-été 1999.

ÉROS LESBIEN

Le clitoris ou « le mépris de l’homme ». Retour sur une double castration”, Figures de la psychanalyse, 2022/1, n°43.

Éros lesbien, figure du pastout”, colloque « Penser le sexuel », 11 mars 2017, Revue Figures de la psychanalyse, 1/2018.

Ravissement, Psychanalyse en extension, Colloque Du désir à l’extase, Dimanche 19 novembre 2023.

Éros portraitiste dans Carol de Todd Haynes d’après Patricia Highsmith et Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, Actes du colloque « Les désirs au féminin dans la littérature et les arts de l’Antiquité à nos jours », Université Bordeaux-Montaigne, 2024.

« La lesbienne est l’archétype de la femme libre », Elle, 18 janvier 2013. Interview d’Isabelle Duriez (8.000 s)

« L’Histoire des lesbiennes est-elle tabou ? » in L’Histoire sans les femmes est-elle possible, Dir. Anne-Marie Sohn et Françoise Thélamon, Paris,  Perrin, 1998.

« De l’émancipation amoureuse des femmes dans la cité, Lesbiennes et féministes au XXè siècle », Les Temps Modernes, n° 598, mars-avril 1998.

ARTS

“Aline Dallier”, in Diana Quinby, Des femmes dans l’art – Hommage à Aline Dallier, Catalogue de l’exposition à la galerie Arnaud Lefbvre, 2022.

Le statut des femmes artistes aujourd’hui, L’Insatiable, avril 2018, : https://linsatiable.org/Le-statut-des-artistes-femmes-1651

Hubert Robert (1733-1808). Un peintre visionnaire (Paris – 2016), Encyclopédia Universalis, 2017.

Charlotte Calmis” in Christine Bard et Sylvie Chaperon, Dictionnaire des féministes, France – XVIIIe – XXe siècle, Puf, 2017.

« Regards de femmes… au temps de l’impressionnisme », in Dir. Judith Cernogora, Catalogue Portraits de femmes, musée de Vernon, éditions Point de vues, 2016.

Marie-Josèphe BONNET, « ÉLISABETH LOUISE VIGÉE LE BRUN (exposition)  », Encyclopædia Universalis [en ligne], URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/elisabeth-louise-vigee-le-brun/

« Le défi d’Arachné ou le féminin réparateur », catalogue Mireille Honein, Métamorphoses, Galerie Janine Rubeiz, Beyrouth, Liban, 2010

« L’avant-garde, un concept masculin ? », in Guillaume Bridet et Anne Tomiche (dir.), Itinéraires-LTC, n° 1, « Genres et avant-gardes », Paris, L’Harmattan, 2012.

« Un rêve de Simone de Beauvoir « très  différent des autres », L’homme et la société, n° 179-180, janvier-juin 2011.

« Création, procréation, le processus créatif au féminin », La Naissance – Histoire, cultures et pratiques d’aujourd’hui, sous la direction de René Frydman et Myriam Szejer, Albin-Michel, 2010, pp. 91-100.

« À la conquête de la quatrième dimension », in E. Artaud et J. Fayard, Sculpture au féminin, Autour de Camille Claudel, Thalia Édition, 2010.

« Du sans-valeur au sans-prix », Entretien avec Christine Jean, area revues, n°18 printemps 2009

« La reconnaissance des femmes artistes- Réflexions sur la transmission symbolique », Colloque de Cerisy-la-Salle (50), aout 2008.

« Séraphine Louis, dite de Senlis, un génie singulier », Lesbia mag n°285, novembre 2008.

« Camille Claudel, “suicidée de la société“? Persée et la Méduse ou les conséquences dramatiques du clivage femme – artiste » Actes du colloque de Cerisy Regards croisés sur Camille Claudel, juillet 2006, Ed. L’Harmattan, 2008.

– « Âmes blessées, Lames blessantes, Autour de Paloma Navares et de “La jeune fille sans mains” », Colloque « Corps de femmes en écritures », Toulouse, 1er juin 2006.

« Art, utopies et féminismes sous le règne des avant-gardes », Colloque, Utopies féministes et expérimentations sociales urbaines, Tours, 8-9 mars 2006.

« Ars femina, entretien avec Isabelle Gaulon », et « Claude Cahun et Marcel Moore (Suzanne Malherbe), C.C. et M.M. », Arearevue,  n°10, été 2005.

articles « Rosa Bonheur », « Marie Laurencin », « Marie de Sévigné », « Suzanne Valadon », « Elisabeth Vigée Le Brun », dans Paris, Au nom des femmes, Ed. Descartes et Cie, 2005.

« Charlotte Calmis, Mémoire présente d’un langage futur », Dir. Levaillant, Actes du Colloque Les écrits d’artistes depuis 1940, Ed. IMEC, 2004

« Autoportrait de Berthe Morisot », Clio, « Femmes et Images », n°19, printemps 2004.

« De l’ombre aux Lumières – La révolution identitaire des femmes peintres du XVIIIe siècle », Les Femmes dans la Révolution française, éd. Autrement, 2003.

« L’autoportrait féminin comme manifeste politique, XVIIIe-XIXe siècles », Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, 49-3, juillet-septembre 2002, Belin.

«Gisèle Prassinos ou la joie enfantine de transgresser les interdits», Desmos, été 2000.

(dir.) « George Sand, Jeanne Coppel, Ida karskaya, Charlotte Calmis : les filiations inattendues du collage, de la couleur et de la création », catalogue d’exposition, Musée de Châteauroux, 20 octobre – 31 décembre 1995.

HISTOIRE (féminisme-Homosexualité-Résistance-Déportation)

“Messieurs, laissez-moi, vous allez me tuer!”. La mort de Jean Desbordes, alias Duroc, Préface à la réédition de Jean Desbordes, Les Forcenés, Interstices Editions, 2022.

« L’amitié féminine à Birkenau : de la survie à la « sororité » citoyenne trans-familiale », Université d’été d’ARES – « Echange des cultures et Génocides » Du 11 au 13 juillet 2018. http://www.memoire-sexualites.org/marie-jo-bonnet-lamitie-feminine-a-birkenau-de-la-survie-a-la-sororite-citoyenne-trans-familiale/

Ruth “mère-porteuse” de sa belle-mère Noémi”, L’Etonnante histoire des Belles-mères, sous la direction de Yannick Ripa, Belin, 2015.

« Ce ne sont plus des seins ce sont des martyrs ! » Approche de la sexualité concentrationnaire, Colloque “Le corps à l’épreuve de la déportation”, Dir. Cathy Leblanc, Université catholique de Lille, 12-14 mars 2014, Geai bleu éditions, 2016. ISBN: 978 2 914 670 814

Robert Catalan, Le mystérieux “Robert de l’Eure”, Patrimoine Normand, n°89, avril, mai juin 2014, pp. 66-69.

« Violence symbolique, violence fantasmée, l’exemple de la « scandaleuse » Violette Morris (1893-1944),  actes du colloque « Penser la violence des femmes »- 17 et 18 juin 2010 – organisé par Coline Cardi et Geneviève Pruvost- Université Diderot Paris7.

« Robert Générat (1910-1978), résistant et agent de renseignement militaire à Deauville », La Dépêche, n° 47, novembre 2011.

« La résistance à Lisieux pendant la seconde guerre mondiale », (conférence à la médiathèque de Lisieux, 2 octobre 2010), publié en 6 n° dans L’Éveil de Lisieux, été 2011.

« Révolution et/ou réformisme homosexuel dans les années 1970 », actes du colloque CLF à la Mairie de Paris, 23 octobre 2010. 

« L’homosexualité et son image au camp de concentration de Ravensbrück », R/esistenze lesbiche nell´Europa nazifascista, a cura di Paola Guazzo, Ines Rieder e Vincenza Scuderi, Ed. ombre corte/documenta, Verona, (Italie) 2010.

« Harvey Milk – San Francisco – Paris : Histoires parallèles », Lesbia mag n° 291, juin 2009.

« Déportation des lesbiennes… entre stigmatisation et tabou», Lesbia magazine, novembre 2005 et revue Treize, n° 63 printemps 2006, Montréal.

Lettre de Françoise Basch aux 3 auteures de « Ne nous libérez pas, on s’en charge »

Paris, 1er octobre 2020 – A l’intention des trois auteures de Ne nous libérez pas, on s’en charge

Bonjour !

Je me permets par cette lettre de vous féliciter pour votre publication récente.On appréciera dans ce travail d’équipe l’érudition, l’étendue du champ d’études, l’impressionnante documentation ainsi que les développements sur « Les voix des féministes de couleur », rarement disponibles dans ce genre d’ouvrage. Et bravo pour la présentation agréable, notamment l’insertion des références dans la page.

En revanche les lectrices attachées à la notion de culture féministe déploreront de notables omissions. Pour ma part je me bornerai à dénoncer le silence des autrices sur la personne de Marie Jo Bonnet, qui ne figure pas dans cet ouvrage érudit, hormis deux notes dans le corps du texte. On la chercherait en vain dans l’index et dans la bibliographie. C’est une  omission à la fois injuste et injustifiée. M. J.  Bonnet milite activement depuis son engagement dans le Mouvement en 1971. Elle n’a cessé de prendre part aux actions du MLF, notamment par des initiatives telles que « Le café des femmes à la Coupole » qu’elle a animée de 2014 à 2017. Elle a été partie prenantes d’étapes essentielles, les Gouines rouges, Musidora, le GEF.

Enfin je me demande comment il est possible d’éliminer d’un vaste projet sur l’Histoire des féminismes en France l’auteure d’environ dix-huit ouvrages sur les femmes.  Je ne citerai que les plus intéressants : Les femmes dans l’art  2004, Editions de La Martinière.  Les femmes artistes dans les avant-gardes 2006, Odile Jacob. Les relations amoureuses entre les femmes 1981, réédité en 1995 Odile Jacob.  Adieu les rebelles 2014, Flammarion. Mon MLF , 2018, Albin Michel.

Je doute que vos lecteurs et lectrices se contentent de l’indication « bibliographie non exhaustive » pour expliquer votre silence. Quelques soient les réserves  qu’on peut émettre sur ses travaux il n’est pas acceptable d’occulter l’œuvre et l’action de M.J Bonnet dans le paysage culturel du féminisme français

Bien cordialement

Françoise Basch

Anne-Marie Grélois / Fauret

Anne-Marie Grélois ( à droite) et Marise manifestant en 1971 (photo Elie Kagan)

Manuscrit inédit d’Anne-Marie Grélois (archives Marie-Jo Bonnet):

Le FHAR, théories et tendances

L’apparition et le développement du FHAR furent si rapides que nul ne se soucia d’analyser les raisons pour lesquelles son mode d’action principal fut le sabotage. Nous gambadions comme des enfants qui, en guise de ballons, auraient joyeusement brandi des bombes à hydrogène. En effet, de par notre lutte contre la famille et contre une sexualité biologisée, nous étions le désordre, l    la catastrophe, l’événement explosif caractéristique d’une métamorphose par et dans la désintégration. 

Notre premier slogan, déjà, mettait en lumière ce trait fondamental : NOUS SOMMES UN FLÉAU SOCIAL !

Ainsi la force du FHAR devait essentiellement résider dans sa capacité de refus. Nous n’étions jamais aussi déterminés que lorsque nous décidions d’aller perturber manifestations et discours de ceux dont la parole rencontre l’approbation d’un groupe social, quel qu’il soit, médecins, prêtres, hommes politiques, tout nous était bon.

Il n’est donc pas surprenant que nous nous soyons retrouvés assez nombreux salle Pleyel où Ménie Grégoire avait organisé une émission sur l’homosexualité, transmise en direct sur Europe n°I. Ce dernier point surtout nous intéressait car nous étions décidés à passer sur les ondes; Filles et garçons s’étaient d’abord sagement installés aux premiers rangs de la salle où abondaient retraités des deux sexes et bourgeoises désœuvrées dans la mesure où l’émission, style Aujourd’hui Madame, avait lieu dans l’après-midi…. »

La prison de Pont-L’Evêque sous l’occupation 1940-1944

Conférence à Pont-L’Eve^que le 3 mai 2022.

L’histoire de la prison de Pont-L’Evêque sous l’Occupation est restée aussi taboue que celle des internements de prisonniers pendant la bataille de Normandie. Pourtant, je savais par la mémoire familiale (famille Letac) que le docteur Grandrie y avait été interné après son arrestation par la police allemande le 9 décembre 1941. J’avais également découvert aux archives du Service Historique de la Défense (SHD) de Caen, la liste manuscrite des « Détenus par l’autorité allemande ». Mais personne ne voulait en entendre parler.

Mais la vérité fait son chemin.

Toni Mazzotti, petit fils d’un pontépiscopien qui avait caché des aviateurs alliés en 1943, a commencé des recherches et découvert qu’un grand nombre d’entre eux avaient été arrêtés lors du Débarquement et internés dans l’école de garçons. Certains ont été tués d’autres transférés en Allemagne. Toni Mazzotti est à l’initiative de deux plaques commémoratives. Une installée en 2018 à l’école de garçons en souvenir des soldats alliés emprisonnés rue Thouret (Ouest-France 24-8-2018) et une autre derrière le cinéma en 2019, avec la liste des 38 soldats morts pendant la bataille de Pont-L’Evêque. Il racontera ses recherches pour identifier les prisonniers de l’école.

D’autres enfants de Pont-L’Evêque ont voulu savoir. Des enfants porteurs de mémoire, comme Raymonde Virroy dont le père avait aussi secouru des parachutistes anglais le 6 juin 1944 (Ouest-France du 2-6-2021). La « Joyeuse prison » de Pont-L’Evêque ne peut plus occulter ce qui s’est passé avant.

Les recherches font apparaître l’importance de Pont-L’Evêque dans la politique allemande d’internement puisqu’on y dénombre près de 1.200 prisonniers. Près de 150 résistants à la prison sous l’Occupation et 1.000 résistants et aviateurs à l’école de garçons à partir du 6 juin 1944.

La liste des détenus par les Autorités Allemandes à la prison est datée à la fin du 20 août 1944, juste avant l’arrivée de l’armée alliée, de l’incendie de la ville et des combats pour la Libération. La liste a donc survécu à l’incendie et l’on peut supposer qu’il en est de même des archives.

Charlotte Calmis, « Je suis la dernière dame de mon jeu »- poème

Poème dit par l’auteur sur un montage de Marie-Jo Bonnet avec ses collages réalisés dans les années 1970.

https://www.facebook.com/watch/Interstices-%C3%89ditions-106288347380561/

Le collages, La femme dans la Cité (1976) est actuellement exposé à la galerie Arnaud Lefebvre, rue des Beaux-arts à Paris dans le cadre de l‘Hommage à Aline Dallier, grande pionnière de la critique et de l’histoire de l’art des femmes.

Les Deux Amies –

Les Deux Amies par Tamara de Lempicka, 1923.

Cette oeuvre aux dimensions imposantes (1m30 sur 1m60) représente uns scène d’amour et d’orgasme dans une ville « cubiste » qui marque un tournant dans l’histoire de la représentation du couple de femmes.

Pour la première fois, en effet, le couple est montré dans la cité, intégré au monde civilisé moderne et non plus dans l’alcôve, le harem ou le monde sauvage et mythologique de la forêt. Derrière les deux femmes se dressent des immeubles modernes traités de manière cubiste qui contrastent curieusement avec la paix charnelle qui émane des deux femmes aux corps puissamment architecturés. En fait, tout le tableau est construit sur le contraste entre la cité cubiste aux angles aigus et aux lignes brisées, et les corps des femmes traités en courbes et en volumes. Contraste, ou plutôt mise en perspective, si l’on se réfère au  titre de Perspective sous lequel le tableau fut exposé. La cité est-elle brisée parce qu’elle refuse toujours de reconnaître l’amour entre femmes ? Une cité à l’univers d’autant plus chaotique que s’impose à nous, avec une majesté presque impudique, l’orgasme pacifiant des amantes .

(Extrait de Les Deux Amies, essai sur le couple de femmes dans l’art, Editions Blanche, 2000, p. 199.)

L’Art et le Féminisme en France dans les années 1970

Hommage à Aline Dallier-Popper (1927-2020)

Rencontre à la Galerie Arnaud Lefèbvre, rue des Beaux Arts à Paris, le 9 mars 2022, dans le cadre de l’Hommage à Aline Dallier (1927-2020), pionnière de la critique artistique féministe et historienne de l’art des femmes. Commissaire de l’exposition, Diana Quinby.

Interventions des artistes et historiennes d’art: Christine de Buzon pour le groupe Femmes/arts et Françoise Eliet, Cristina Martinez, Mathilde Ferrer, Thérèse Ampe-Jonas, Eugénie Dubreuil, Françoise Py, Anouk Chambart, ean-Clarence Lambert, Claude Bauret-Allard, Danièle Blanchelande, Liliane Camier, Dorothée Selz, Vincent Enjalbert.

Un catalogue est édité. Avec les exposantes : Thérèse Ampe-Jonas, Claude Bauret Allard, Danièle Blanchelande, Bernadette Bour, Charlotte Calmis, Liliane Camier, Christiane de Casteras, Colette Deblé, Françoise Eliet, Esther Ferrer, Monique Frydman, Aline Gagnaire, Hessie, Sara Holt, Françoise Janicot, Monique Kissel, Maria Klonaris et Katerina Thomadaki, Marie-Rose Lortet, Léa Lublin, Milvia Maglione, Cristina Martinez, Vera Molnar, ORLAN, Aline Ribière, Dorothée Selz, Nancy Wilson-Pajic, Nil Yalter.

et les témoignages de personnes qui ont connu Aline Dallier-Popper :(Dominique Berthet, Marie-Jo Bonnet, Christine de Buzon, Daniel Danétis, Fabienne Dumont, Mathilde Ferrer, Jean-Clarence Lambert, Gilbert Lascault, Gloria Orenstein, Françoise Py, ainsi que de plus jeunes chercheurs-euses pour qui les écrits d’Aline Dallier ont été importants (Zélia Bajaj, Anouk Chambard, Vincent Enjalbert, Franny Tachon). Le catalogue intègre également la version intégrale d’une interview d’Aline Dallier, réalisée en 2009 par Diana Quinby. Dans un entretien récent, l’artiste Tania Mouraud raconte sa longue relation amicale avec Aline Dallier, qui remonte au début de leurs carrières respectives.

Jean Desbordes- Les Forcenés

Jean Desbordes
Les Forcenés. Préface Marie-Jo Bonnet

Préface de Marie-Jo Bonnet :

« Messieurs, laissez-moi, vous allez me tuer ! » La mort de Jean Desbordes, alias Duroc

« Même le soleil a des taches. Votre cœur n’en a pas. Chaque jour vous me donnez ce spectacle : votre surprise d’apprendre que le mal existe. » Cocteau, Dédicace d’Opium à Jean Desbordes, 1930.

En février 1927, Jean Desbordes entre à l’hôtel de la Madeleine pour « prendre possession » de la chambre n°6 dans laquelle il va bientôt retrouver Cocteau pour une première nuit d’amour. Le fantôme de Radiguet est encore là et dans la lettre qu’il lui adresse, Desbordes commence par le rassurer en disant : « Je suis entré dans cette chambre davantage en pèlerin qu’en amant ». Il connaît la force du lien qui a unit Cocteau au disparu. Mais lui, Desbordes, est vivant. « J’ai voulu avant tout, en entrant, t’écrire et dire mon émotion avant mon amour », poursuit-il, avant de conclure sur cette note pleine d’espoir dans l’avenir : « La vie commence. Elle ne paraît que beauté, clarté, silence. Que le lit sera doux avec toi. Je t’attends et tu es dans mon cœur[1]. »

Desbordes a tout juste vingt ans. Né le 3 mai 1906 à Rupt en-Moselle dans une famille protestante, il a été élevé par sa mère et ses sœurs après la disparition de son père Eugène en 1920 des suites de la guerre de 1914. Il se cherche. Il a fait son service militaire tout à côté de la Madeleine, au Ministère de la Marine avenue Royale, où il occupait la fonction de matelot télégraphiste. Il a écrit à Cocteau pour lui parler de ses textes. Ce dernier lui répond le 6 juillet 1925, le lendemain de son anniversaire, date qui va devenir fatidique dans la vie de Desbordes, comme la Madeleine dont le nom ponctue mystérieusement  sa destinée.

Pour l’instant, « le marin » est un beau jeune homme, à la tête d’ange, comme en témoignent ses photos ou plus tard, celles de Jean Cocteau pour son film Le sang d’un poète. « Jean-Jean », le petit nom de Desbordes, est habillé en marquis Louis XV. Cocteau a pris fait et cause pour celui qui s’était présenté à lui comme un jeune écrivain. Le jeune homme souhaite s’élancer dans une carrière littéraire, encouragé par Cocteau qui lui a écrit « Dieu me donne une tache : Ton œuvre ». Il va partager la vie de Cocteau pendant sept ans et accepter toutes ses frasques. Yvon Belaval raconte qu’ils « se déguisaient en marins, couraient les bals populaires, stupéfiant les patrons des établissements par des pourboires excessifs[2]. » Années fécondes pour Desbordes qui démarre sa carrière en fanfare avec la publication en juin 1928 de son essai J’adore, aux éditions Grasset. Suivront Les Tragédiens, en 1931 toujours chez Grasset, et une pièce de théâtre La mue en 1935…… (suite dans Les Forcenés)


[1] Lettre inédite de Jean Desbordes à Jean Cocteau, datée de 1927, dactylographiée et signée au crayon. Archives Étienne Grannet-Desbordes que je remercie chaleureusement pour m’avoir si généreusement donné accès à la correspondance de son oncle Jean avec Cocteau et sa famille. Une édition de cette correcpondance inédite est en préparation.

[2] Yvon Belaval, « La rencontre avec Jean Cocteau », Cahiers Jean Cocteau, 3, NRF Gallimard, 1972, p. 75.

Marie-Jo Bonnet, Entretien avec Claire Tencin sur La Maternité symbolique

Pour l’écouter, copier le lien:

Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=CUevky9zTAY&t=28s

sur le site : https://ardemment.fr/medias/


Beaucoup de femmes ont une mère symbolique mais n’en parlent pas faute d’avoir identifié son rôle dans leur vie. Elle concerne des relations de confiance et d’initiation vécues entre générations différentes indépendamment du lien biologique. Exemple : Les maraines, les écrivaines, les peintres, les militantes de l’écoféminisme, les guérisseuses, les guides spirituelles, les chamanes, les psychanalystes, etc. Je souhaite montrer leur importance dans notre société.

article de Florent Georgesco, Le Monde des Livres, 27 novembre 2020: