La prison de Pont-L’Evêque sous l’occupation 1940-1944

Conférence à Pont-L’Eve^que le 3 mai 2022.

L’histoire de la prison de Pont-L’Evêque sous l’Occupation est restée aussi taboue que celle des internements de prisonniers pendant la bataille de Normandie. Pourtant, je savais par la mémoire familiale (famille Letac) que le docteur Grandrie y avait été interné après son arrestation par la police allemande le 9 décembre 1941. J’avais également découvert aux archives du Service Historique de la Défense (SHD) de Caen, la liste manuscrite des « Détenus par l’autorité allemande ». Mais personne ne voulait en entendre parler.

Mais la vérité fait son chemin.

Toni Mazzotti, petit fils d’un pontépiscopien qui avait caché des aviateurs alliés en 1943, a commencé des recherches et découvert qu’un grand nombre d’entre eux avaient été arrêtés lors du Débarquement et internés dans l’école de garçons. Certains ont été tués d’autres transférés en Allemagne. Toni Mazzotti est à l’initiative de deux plaques commémoratives. Une installée en 2018 à l’école de garçons en souvenir des soldats alliés emprisonnés rue Thouret (Ouest-France 24-8-2018) et une autre derrière le cinéma en 2019, avec la liste des 38 soldats morts pendant la bataille de Pont-L’Evêque. Il racontera ses recherches pour identifier les prisonniers de l’école.

D’autres enfants de Pont-L’Evêque ont voulu savoir. Des enfants porteurs de mémoire, comme Raymonde Virroy dont le père avait aussi secouru des parachutistes anglais le 6 juin 1944 (Ouest-France du 2-6-2021). La « Joyeuse prison » de Pont-L’Evêque ne peut plus occulter ce qui s’est passé avant.

Les recherches font apparaître l’importance de Pont-L’Evêque dans la politique allemande d’internement puisqu’on y dénombre près de 1.200 prisonniers. Près de 150 résistants à la prison sous l’Occupation et 1.000 résistants et aviateurs à l’école de garçons à partir du 6 juin 1944.

La liste des détenus par les Autorités Allemandes à la prison est datée à la fin du 20 août 1944, juste avant l’arrivée de l’armée alliée, de l’incendie de la ville et des combats pour la Libération. La liste a donc survécu à l’incendie et l’on peut supposer qu’il en est de même des archives.

Jean Desbordes- Les Forcenés

Jean Desbordes
Les Forcenés. Préface Marie-Jo Bonnet

Préface de Marie-Jo Bonnet :

« Messieurs, laissez-moi, vous allez me tuer ! » La mort de Jean Desbordes, alias Duroc

« Même le soleil a des taches. Votre cœur n’en a pas. Chaque jour vous me donnez ce spectacle : votre surprise d’apprendre que le mal existe. » Cocteau, Dédicace d’Opium à Jean Desbordes, 1930.

En février 1927, Jean Desbordes entre à l’hôtel de la Madeleine pour « prendre possession » de la chambre n°6 dans laquelle il va bientôt retrouver Cocteau pour une première nuit d’amour. Le fantôme de Radiguet est encore là et dans la lettre qu’il lui adresse, Desbordes commence par le rassurer en disant : « Je suis entré dans cette chambre davantage en pèlerin qu’en amant ». Il connaît la force du lien qui a unit Cocteau au disparu. Mais lui, Desbordes, est vivant. « J’ai voulu avant tout, en entrant, t’écrire et dire mon émotion avant mon amour », poursuit-il, avant de conclure sur cette note pleine d’espoir dans l’avenir : « La vie commence. Elle ne paraît que beauté, clarté, silence. Que le lit sera doux avec toi. Je t’attends et tu es dans mon cœur[1]. »

Desbordes a tout juste vingt ans. Né le 3 mai 1906 à Rupt en-Moselle dans une famille protestante, il a été élevé par sa mère et ses sœurs après la disparition de son père Eugène en 1920 des suites de la guerre de 1914. Il se cherche. Il a fait son service militaire tout à côté de la Madeleine, au Ministère de la Marine avenue Royale, où il occupait la fonction de matelot télégraphiste. Il a écrit à Cocteau pour lui parler de ses textes. Ce dernier lui répond le 6 juillet 1925, le lendemain de son anniversaire, date qui va devenir fatidique dans la vie de Desbordes, comme la Madeleine dont le nom ponctue mystérieusement  sa destinée.

Pour l’instant, « le marin » est un beau jeune homme, à la tête d’ange, comme en témoignent ses photos ou plus tard, celles de Jean Cocteau pour son film Le sang d’un poète. « Jean-Jean », le petit nom de Desbordes, est habillé en marquis Louis XV. Cocteau a pris fait et cause pour celui qui s’était présenté à lui comme un jeune écrivain. Le jeune homme souhaite s’élancer dans une carrière littéraire, encouragé par Cocteau qui lui a écrit « Dieu me donne une tache : Ton œuvre ». Il va partager la vie de Cocteau pendant sept ans et accepter toutes ses frasques. Yvon Belaval raconte qu’ils « se déguisaient en marins, couraient les bals populaires, stupéfiant les patrons des établissements par des pourboires excessifs[2]. » Années fécondes pour Desbordes qui démarre sa carrière en fanfare avec la publication en juin 1928 de son essai J’adore, aux éditions Grasset. Suivront Les Tragédiens, en 1931 toujours chez Grasset, et une pièce de théâtre La mue en 1935…… (suite dans Les Forcenés)


[1] Lettre inédite de Jean Desbordes à Jean Cocteau, datée de 1927, dactylographiée et signée au crayon. Archives Étienne Grannet-Desbordes que je remercie chaleureusement pour m’avoir si généreusement donné accès à la correspondance de son oncle Jean avec Cocteau et sa famille. Une édition de cette correcpondance inédite est en préparation.

[2] Yvon Belaval, « La rencontre avec Jean Cocteau », Cahiers Jean Cocteau, 3, NRF Gallimard, 1972, p. 75.

Inauguration des allées Andrée Jacob et Eveline Garnier square Louvois, Paris 2e

Andrée Jacob par Chériane

Je remercie la Mairie de Paris et particulièrement Catherine Vieu-Charier, adjointe à la Maire de Paris chargée de la mémoire et du monde combattant, ainsi que M. Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement, d’accueillir dans le square Louvois Andrée Jacob et Eveline Garnier, deux grandes actrices de notre histoire qui ont étonnamment disparu de notre mémoire collective.

Merci de faire acte de justice, non seulement pour l’histoire des femmes mais aussi pour l’histoire de la résistance en France, et plus spécialement de ce cher Paris où elles sont nées, ont vécu et ont travaillé toute leur vie. Savions-nous qu’Andrée Jacob est à l’origine des panneaux présentant les monuments et sites principaux de la capitale ?

Il faut dire qu’Andrée Jacob le connaissait bien, l’ayant arpenté dans tous les sens sous l’Occupation comme secrétaire de Claude Bourdet, qui était monté dans la capitale en juillet 1943 pour diriger le réseau Noyautage des Administrations Publiques (NAP).

Le fait qu’elles vivaient ensemble rue Rousselet dans le 7e arrondissement, et qu’elles se sont connues avant l’Occupation, dans le cercle de Jacques Maritain, l’oncle d’Eveline, y est pour quelque chose. Ce milieu de catholiques de gauche donnera naissance à Témoignage chrétien et au numéro spécial sur l’antisémitisme sorti en pleine occupation. Andrée Jacob est évidemment bien placée pour être alertée et organiser la résistance. Elle conduira ses parents en zone sud, dans la maison de Buissière ou habite la famille d’Eveline Garnier, ne portera jamais l’étoile jaune, et fabriquera des faux papiers pour les Juifs de son entourage. Ariane Lévery, présente parmi nous aujourd’hui, a pu bénéficier de ces papiers qui lui ont sauvé la vie, ainsi qu’à sa mère. Elle est d’ailleurs venue avec.

A partir de 1943, le travail s’intensifie. Il s’agit de préparer la libération en protégeant les membres de l’administration publique résistants. Sans ce travail incessant de ces chevilles ouvrières de la Résistance, il n’est pas certain que de Gaulle aurait pu s’appuyer de manière aussi confiante sur une administration épurée qui posera les fondement du nouvel Etat français.

Grâce à leur sang froid, quand un certain matin d’avril 1944, la Gestapo est venue frapper à leur porte, elles ne furent pas arrêtées et purent ainsi reprendre le flambeau de la direction du réseau Nap en juin 1944, à la suite des arrestations ses chefs. S’occuper de la logistique, de la gestion des fonds, de la récolte et distribution des quelques 600 lettres échangées quotidiennement entre les différents centres de décision de l’insurrection parisienne, sans oublier la protection des archives, cachées aux Archives nationales ou travaillait Jacqueline Chaumié.

Elles représentent l’armée invisible des femmes sans lesquelles la Résistance n’aurait pas été en mesure de préparer et réussir l’Insurrection parisienne.

© Jean-Georges Jaillot-Combelas

Puisque nous sommes en face de la Bibliothèque nationale, Rappelons l’acte de bravoure d’Andrée Jacob qui l’a libérée à la tête d’un peleton FFI et fait arrêter Bernard Faye au moment où il allait s’évader vers les Etats Unis avec des fichiers importants, comme elle le raconte dans son témoignage conservé aux Archives nationales.

Après la Libération, un autre travail tout aussi essentiel les attendait au ministère des Prisonniers, déportés et rapatriés, dresser un premier fichier des disparus, et participer à la Mission dirigée par l’historienne Olga Wormser sur l’identification, la localisation et la recherche des déportés de France. Elle participera aussi à la constitution de la documentation pour le film Nuit et brouillard d’Alain Resnay.

Il aura donc fallu 75 ans, pour que ce couple de pionnières du devoir de mémoire et de la valorisation du patrimoine, ce couple de femmes résistantes mystérieusement rayées de l’histoire en dépit de leur état de service prestigieux, soit enfin honorées par notre cité de Paris.

J’espère que les jeunes pourront désormais puiser auprès d’elles la force de résister à l’oppression sous toutes ses formes (politique, religieuse, technologique) pour participer au renouveau si nécessaire de notre monde. Marie-Jo Bonnet, 29 août 2019

« Echange des cultures et Génocides » Marseille -11-13 juillet 2018

Odette Abadi 1914-1999-Résistante juive, auteur de « Terre de détresse ».

Bonjour –  Je participe à l’Université d’été d’ARES – « Echange des cultures et Génocides » – Du 11 au 13 juillet 2018 à l’ESPE de Marseille, 63 La Canebière

Jeudi 12 JUILLET Sous la présidence de Gérald Attali, Inspecteur Pédagogique Régional d’histoire et géographie.

 

9H-10H30 Deuxième table ronde : les échanges dans les camps

Marie Jo Bonnet , historienne, L’amitié féminine à Birkenau : de la survie à la « sororité » citoyenne trans-familiale.

Renée Dray-Bensousan, historienne , Académie de Marseille, Les échanges culturels autour de la créativité des femmes dans les camps….

Nouvelles découvertes sur Violette Morris- Conférence à Beuzeville 21 octobre 2017

Normandie.fr

Beuzeville. L’assassinat de la « gestapiste » donne lieu à des questions concernant l’identité de la personne réellement visée.

Près de 80 personnes ont assisté dans la salle du conseil municipal de Beuzeville à la conférence-débat donnée par Marie-Jo Bonnet, auteur de Violette Morris, Histoire d’une scandaleuse (éditions Perrin, 2011) et Alain Corblin, spécialiste du maquis Surcouf, préfacier et commentateur du Journal de Puce alias Simone Sauteur. Le public est venu écouter les conférenciers donner leurs points de vue sur cet étonnant et intrigant personnage de la Seconde Guerre mondiale.

Éléments troublants

Marie-Jo Bonnet remet en cause dans son ouvrage la thèse de « la gestapiste exécutée par le maquis Surcouf », le 26 avril 1944, sur une route de campagne aux environs de Lieurey. Le corps de Violette Morris, celui de M. Bailleul (un boucher de Beuzeville) et ceux de quatre autres occupants de la voiture, dont deux jeunes enfants, avaient été retrouvés criblés de balles. Après une enquête détaillée et fouillée, Marie-Jo Bonnet avait apporté des éléments troublants mettant à mal certains écrits précédents. Dans les documents allemands retrouvés après guerre notamment, aucun ne mentionnait l’argent versé à Violette Morris, pratique plus que courante alors.

Le charcutier visé ?

Au fil de cette conférence, et notamment après les derniers éléments mis en lumière par Alain Corblin, documents à l’appui, l’hypothèse que ce fut le charcutier qui était visé prit de l’épaisseur, même si dans la salle, certains auditeurs ont fortement contesté cette version.

L’histoire fera débat quelque temps encore !

Marie-Thérèse AUFFRAY (1912-1990) Exposition à l’ Orangerie du Sénat 24 août – 4 septembre 2017

Marie-Thérèse Auffray-Autoportrait, 1958, col. privée
Marie-Thérèse Auffray-Autoportrait, 1958, col. privée

Exposition organisée par l’Association Marie-Thérèse Auffray.

C’est une grande chance qui nous est offerte ici de pouvoir redécouvrir l’œuvre de Marie-Thérèse Auffray. Elle fait partie de ces artistes singuliers qui ont secoué le sommeil du monde avec ce regard si particulier qu’elle jette sur les animaux, les fleurs et les gens.
On est donc ravi que le pouvoir agissant de sa peinture ait suscité le désir de fonder une association autour de son œuvre, d’organiser des expositions et de réaliser un catalogue, tout en étant étonné qu’elle soit restée dans l’ombre si longtemps.
Est-ce parce qu’elle a évolué hors des sentiers battus, développant un expressionnisme figuratif au moment où s’imposait en France l’abstraction ? Peut-être aussi a-t-elle pâti d’être une femme dans un milieu artistique largement dominé par les avant-gardes masculines. Et peut-être aussi s’est-elle volontairement mis à l’abri des diktats de tous ordre pour suivre son propre chemin de vie. Qui sait ? Nous sommes loin d’avoir percé tous ses mystères.

Une chose est frappante en tout cas dans cette aventure artistique si secrète, c’est la liberté avec laquelle elle est restée fidèle à elle-même. La mort de son père, à l’âge de huit ans, y est certainement pour quelque chose. Obligée de trouver appui en elle-même, elle a développé une indépendance d’esprit qui s’est exprimée dans sa vie comme dans son style, dans ses thèmes de prédilection et son regard sur le monde marqué par une conscience politique aigüe.
Est-ce la vision horrifiée des déportés de retour des camps qui a exacerbé chez elle cette sensibilité à la souffrance humaine. « Ceux qui n’ont pas senti leurs entrailles se déchirer en regardant passer les survivants des camps de concentration sont indignes de l’humanité », écrivait-elle en 1951.

Mais c’est peut-être aussi son homosexualité assumée dans un monde intolérant qui lui a donné ce regard implacable sur la comédie sociale qui rend ses portraits si décapants. Elle travaille la pâte comme elle travaille les consciences. Sans complaisance. Et sans illusion sur le milieu artistique des années cinquante si fermé aux femmes artistes. Avec le courage des résistantes et avec l’énergie d’une artiste authentique qui a misé sur la capacité de son œuvre a parler aux générations futures.

Marie-Jo Bonnet, préface au Catalogue de l’exposition en vente sur place (10 euros)

Petite Biographie féministe de Marie-Jo Bonnet

Petite biographie féministe de Marie-Jo Bonnet (ou Marie-Josèphe)

Docteur en Histoire, historienne d’art, écrivaine et conférencière. Je suis membre de la Société des Gens de Lettres et Centre Régional des Lettres de Basse Normandie.

Je suis née en 1949 à Deauville (Calvados). Ma mère était pianiste, professeur de piano et mon père électricien puis conducteur de travaux. J’ai deux frères. Je suis l’ainée.
J’ai passé les quinze premières années de ma vie en Normandie, dans la Pays d’Auge, à Pont-l’Evêque puis Lisieux et Orbec (en pension pendant l’adolescence). Mes parents ont déménagé dans la banlieue communiste (Val de Marne) trois ans avant mai 1968. Les « événements », vécus au lycée Romain Rolland d’Ivry en grève, ont suscité l’espoir de trouver une nouvelle place dans la Cité en révolte.
Quelque chose d’essentiel me manquait, cependant, et c’est en découvrant le Mouvement de Libération des femmes en février 1971 que ma vie a trouvé sa véritable orientation. Tout en poursuivant mes études (classes préparatoires à l’école Normale supérieure de Fontenay, licence d’histoire à Paris 1 La Sorbonne, maitrise à Paris VII-Jussieu puis thèse avec Michèle Perrot) je me suis engagée dans une vie militante très épanouissante.
J’ai participé à la fondation du Front Homosexuel d’Action révolutionnaire (FHAR) puis des Gouines Rouges (1971) et les Féministes Révolutionnaires fondées par Monique Wittig et Christine Delphy. Étant guitariste, j’ai fait partie du groupe musique de 1971 à 1973 qui a enregistré les chants du MLF. J’ai aussi vécu « en communauté », rue Blomet avec Evelyne Rochedereux.

1973, je fais partie de l’équipe du Torchon brûle n° 5. Participe à la rédaction d’un article sur les Féministes révolutionnaires et sur les Groupes de conscience.

1974, Je participe au numéro spécial des Temps modernes « Les femmes s’entêtent » sous la signature de Marxiejo.
J’enregistre deux chansons du MLF avec Aline Montels, « Discocanar n°3 ».

1974 je découvre l’association « La Spirale », fondée par Charlotte Calmis autour de la création artistique des femmes. Je participe au « groupe Sorcières » pendant 6 ans à travers méditations et écriture et je bénéficie d’une véritable initiation à l’art par Charlotte Calmis.

En 1975, je participe au groupe d’historiennes réuni par Simone de Beauvoir, et suis membre fondatrice du Groupe d’Études Féministes de l’université de Paris VII (où j’ai passé ma maitrise d’histoire en 1974).
Je participe aux revue Les femmes s’entêtent, Parole, Neuf. Continuer la lecture de Petite Biographie féministe de Marie-Jo Bonnet

Plaque en hommage aux résistants torturés par la Gestapo au 180, rue de la Pompe à Paris 16e

Jean Desbordes (1906-1944)
Jean Desbordes (1906-1944)
Lors de sa séance de septembre 2016, le Conseil de Paris a adopté la proposition présentée par Mme Catherine Vieu-Charier, Adjointe à la Maire de Paris à la mémoire et au monde combattant, d’apposer une plaque en hommage aux résistants torturés 180, rue de la Pompe à Paris 16e.
Le texte de la plaque est :
Maurice Loebenberg« Ici au 180 rue de la Pompe Entre mai et août 1944, plus de 300 résistantes et résistants de différents réseaux ont été interrogés dans cet immeuble et la plupart torturés parfois jusqu’à la mort par la police allemande et ses auxiliaires français. N’oublions pas leur combat ».

3 résistants sont morts sous la torture :
Jean Desbordes (1906-1944) du réseau polonais F2, Maurice Loebenberg (1916-1944) du Mouvement de Libération Nationale et de l’Organisation Juive de Combat et Wlodzimierz Kaczorowski (1892-1944) du réseau POWN-Monika.
Wlodzimierz Kaczorowski (1892-1944) Voici leur photo :
Pour en savoir plus, vous pouvez lire : Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, Truands et collabos, la bande de la rue de la Pompe- 1944. Edition Ouest-France, 2013.
et LE PATRIOTE RESISTANT de novembre 2016:
Patriote Résistant novembre 2016_p8

« Un réseau normand sacrifié » – Réseau Jean-Marie du SOE 1944- Ed. Ouest-France

Présentation du livre avec une vidéo réalisée par Caroline Thion-Poncet que je remercie:
http://dai.ly/x53hlwf

Parmi les faits les plus mystérieux qui sont survenus durant la bataille de Normandie, l’installation de l’agent double Robert Kiffer au sud de Lisieux, comme membre du « circuit SOE Donkeyman » dirigé à Londres par Maurice Buckmaster et en France par Henri Frager demeure l’un des plus surprenants.
Il est difficile en effet de croire que les anglais ne savaient pas que le réseau Jean-Marie était infiltré par un, puis deux agents doubles travaillant pour les Allemands et les Anglais à la fois. Mais pourquoi leur parachutent-ils des armes jusqu’en mai 1944, sachant qu’une partie est récupérée par les Allemands tandis que les FFI en sont cruellement privés ? Quelle est la stratégie des services secrets SOE anglais ? Intoxication de l’ennemi ? Faire place nette pour avoir les mains libres lors du débarquement ?
Résistance MJBONNET001– article de Monique Bourlé, Ouest-France, mardi 8 mars 2016
A travers l’histoire du groupe « Michel de Normandie », de l’attentat manqué en septembre 1943 contre le collaborateur de Trouville Louis Laplanche, de la féroce répression qui s’ensuit faisant plus de soixante-dix victimes, du démantèlement du réseau puis de sa reconstitution dans le Pays d’Auge et l’Yonne, nous suivrons le dramatique engrenage d’une stratégie qui n’hésite pas à sacrifier des hommes et femmes remarquables.
Sur fond de trahison et de duplicité, se déploient des relations complexes entre le « War Office », les services secrets allemands et des résistants normands en grande partie manipulés par des enjeux qui les dépassent.
Articles parus dans l’Eveil de Lisieux durant l’été 2011
Réseau Jean-Marie Buckmaster
Démantèlement du Réseau Jean-Marie Buckmaster