Vera PAGAVA 1907-1988- Exposition à Villeneuve-sur-Lot

A l’occasion de l’exposition Véra Pagava, Lumières de la nuit, au musée Gajac de Villenneuve-sur-Lot, nous projetons un petit film sur l’artiste.

Point d’émergence, Véra Pagava filmée en 1978 dans son atelier par Carole Roussopoulos. Réalisation Marie-Jo Bonnet et Carole Roussopoulos. Récit d’une expérience par Marie-Jo Bonnet :

J’ai rencontré Véra Pagava à la galerie Darial, rue de Beaune à Paris grâce à Charlotte Calmis qui m’ouvrait progressivement les portes de la vie artistique. J’étais très jeune et Véra dégageait une sorte d’autorité secrète qui imposait le respect. Mais quel plaisir d’être en sa compagnie et de voir ses beaux yeux bleus émerger de son silence. Plusieurs expositions de Véra ont été organisées par la Galerie Darial jusqu’à ce qu’en 1978, Charlotte Calmis propose de réaliser un film video sur des ateliers d’artistes femmes. Elle souhaitait également filmer le Salon des Femmes Peintres et Sculpteurs auquel plusieurs de ses amies peintres participaient. La vidéaste Carole Roussopoulos accepta cette aventure inattendue et nous sommes allées filmer Véra dans son atelier de Montrouge. Tamara Tarassachvili, la directrice de la galerie Darial, était là avec Charlotte, Carole Roussopoulos (à la caméra) et Paul, son mari pour le son.

Sous le titre « Point d’émergence », le film se proposait de répondre à  ces question : « Pourquoi la création des femmes fut-elle occultée par l’histoire ? Quels sont les enjeux, les mobiles et les structures de la Parole féminine à travers ses œuvres d’art, ses écrits, ses utopies ? »

Véra n’était pas comme Charlotte une militante de la cause féministe mais elle avait accepté, l’année précédente, de participer à l’exposition « Utopie et Féminisme » organisée par Charlotte Calmis, alors qu’elle n’aimait pas les étiquettes. Puis elle accepta de bon cœur de se livrer à cette expérience nouvelle. Aucun film n’avait été tourné sur son travail admirable qui creusait la voie de l’abstraction dans une recherche à la fois visuelle et sensible. Ses tableaux récents utilisaient des quarts de ton nous transportant dans un monde inconnu du monde réel qui nous plongeaient dans une présence étonnante. Extatique. 

L’installation de la caméra dans ce petit espace, la manipulation des tableaux, le  choix le meilleur angle, la lumière, nous demandèrent un certain temps. Véra s’était assise à côté de La ville secrète, silencieuse, et ne se décidait pas à parler.

Elle attendait je ne sais quoi, n’osant pas évoquer sa recherche picturale de la lumière loin des « outrances » de son époque. « Je n’aime pas beaucoup parler de la peinture parce que c’est la peinture qui doit parler et non pas les paroles », dit-elle en relevant la tête. Contemplative au regard doux, elle avait évolué vers l’abstrait en faisant preuve d’une détermination à toute épreuve en dépit d’une vie matérielle difficile due à l’exil.

« Je n’aime pas les outrances dans quoique ce soit, dans aucune opinion, ajouta-t-elle. Moi je crois que la vérité est toujours au milieu de la chose.

  • Et quel est le milieu pour les femmes ? et pour vous ? demande Carole.

« Pour moi, c’est le métier. C’est mon métier de faire le mieux possible, de transmettre le mieux possible ce que moi je ressens. Je pense que toutes les femmes qui travaillent doivent penser comme moi, c’est-à-dire de transmettre cette richesse qu’elles ont en elle, ce sentiment de quelque chose qui nous entoure qui est immense, qui nous dépasse et dont nous ne sommes pas responsables. Mais c’est en nous. C’est très difficile de préciser. C’est une énorme présence qui a mon avis existe dans toute la création.

Je vous ai dit que j’essaie de transmettre ce que je ressens, cette chose immense qui nous entoure et m’inspire, mais je suis obligée de le transposer dans mon langage de peintre qui a ses lois, ses paroles. Ce n’est pas de la littérature, du tout, du tout. Ça a a faire avec l’ombre et la lumière et avec l’espace, parce que vous êtes devant une toile qui est plate, qui n’est rien et faut que ce soit quelque chose de beaucoup plus grand que nous même. Alors, bien sûr, là il faut lutter avec une certaine faiblesse que chacun de nous nous avons en nous et se rapprocher le plus possible de cette force qui nous entoure et qui est en nous n’est pas réfléchie. Mais c’est une toute petite voix qui est en nous et qui nous dit « c’est juste ou ce n’est pas juste ». Elle est terrible cette voix. Parfois on a la flemme et quand même, elle parle.

Marie-Jo Bonnet, docteur en histoire


La reconnaissance des femmes artistes

La notion de « génie » va permettre de redistribuer les cartes en faveur des hommes

À partir de la Révolution, le génie devient un fait de la nature, une composante de la virilité qui s’incarne dans une institution de l’État,

Pourquoi est-ce que l’homme-muse n’existe pas ? À cause de la domination symbolique masculine. Du fait qu’il gouverne la société, le masculin n’est pas un manque. Il est plutôt en excès, omnipotent et omniprésent. Le dieu créateur se laïcise tandis que les femmes sont empêchées de développer un féminin actif, différent et pluriel. L’homme reste le maître à l’ombre duquel les femmes s’expriment. Il est celui qui montre le chemin et prophétise l’avenir. Les femmes ne peuvent donc pas sortir de la problématique de l’imitation des modèles à l’intérieur de laquelle elles ont le droit de s’exprimer.

Le sublime. C’est ce souffle qui féconde la prophétesse, lui permettant de parler sous l’inspiration divine, c’est-à-dire à partir d’une autre source que le moi. À cette époque, les humains ne se prenaient pas pour des dieux et se méfiaient de toute démesure pouvant conduire à l’hubris, la démesure. Nous sommes ici dans le registre du pneumatique, de la fécondation par l’Esprit, dimension très ancienne du Sublime, que l’on retrouvera dans l’Évangile de Luc,

Le souffle divin sort par une brèche de la terre. Voilà une belle façon d’évoquer la faille par où jaillit l’énergie créatrice. Faille dans la symbolique féminine (la terre), faille préexistante à l’enfantement par le souffle divin. Si la terre, le corps féminin, le sujet femme n’était pas clivé, pourrait-il engendrer ?

la question demeure de savoir comment les hommes ont réussi si longtemps à faire croire aux femmes qu’elles n’étaient pas créatrices sous prétexte qu’elles mettaient les enfants au monde.

Après l’égalité, l’affirmation de l’individualité féminine dans la Cité, et de la constitution d’un nouveau principe d’autorité féminine

Nous avons besoin d’être également reconnues par les femmes pour nous développer, c’est-à-dire nous inscrire dans une filiation symbolique féminine. En effet, si nous maintenons la seule référence à la filiation paternelle, nous restons prisonnières de la lutte pour la reconnaissance où l’un est l’autre, c’est-à-dire où il n’y a qu’un seul référent, le masculin.

En réintroduisant la filiation féminine dans la genèse de la pratique artistique, on sort de la vision traditionnelle de la fabrication de l’œuvre d’art selon laquelle le féminin est le réceptacle du génie masculin, du sperme, de la force procréatrice du Père, selon une association étymologique entre gignere, procréer et génie. Cette association donnant lieu aux mots genèse, genesis, génération, qui montrent leur indéniable correspondance reposant sur la filiation spermatique, fondement du patriarcat.

Il s’agit de connaître ses dons et de les éprouver dans un « je peux » qui prend corps dans la Cité

Ce qui explique pourquoi le doute sur la capacité créatrice des femmes a survécu à tous les bouleversements politiques, économiques et sociaux, donnant ce caractère tragique et interminable à la lutte que mènent les femmes pour leur reconnaissance

Aujourd’hui, l’indignation est telle, qu’elle fonctionne comme une protection vis-à-vis d’autres femmes qui pourraient subir le même sort

Il n’en reste pas moins qu’un public féminin s’est constitué, capable d’imposer ses goûts et de jouer son rôle dans la dynamique de reconnaissance des artistes.

Penser de nouveaux mécanismes de reconnaissance symbolique qui ne soient pas dictés pas la marchandisation générale des échanges (la mondialisation), ni sur la reconnaissance conflictuelle issue de la dialectique du maître et de l’esclave sur laquelle le féminisme contemporain a largement fondé ses analyses de la domination hommes-femmes. Ils impliquent un rapport mutuel de réciprocité qui permette de sortir de l’unilatéralité du rapport institutionnel où l’artiste est placé(e) en demande de reconnaissance.

Charlotte Calmis, « Je suis la dernière dame de mon jeu »- poème

Poème dit par l’auteur sur un montage de Marie-Jo Bonnet avec ses collages réalisés dans les années 1970.

https://www.facebook.com/watch/Interstices-%C3%89ditions-106288347380561/

Le collages, La femme dans la Cité (1976) est actuellement exposé à la galerie Arnaud Lefebvre, rue des Beaux-arts à Paris dans le cadre de l‘Hommage à Aline Dallier, grande pionnière de la critique et de l’histoire de l’art des femmes.

L’Art et le Féminisme en France dans les années 1970

Hommage à Aline Dallier-Popper (1927-2020)

Rencontre à la Galerie Arnaud Lefèbvre, rue des Beaux Arts à Paris, le 9 mars 2022, dans le cadre de l’Hommage à Aline Dallier (1927-2020), pionnière de la critique artistique féministe et historienne de l’art des femmes. Commissaire de l’exposition, Diana Quinby.

Interventions des artistes et historiennes d’art: Christine de Buzon pour le groupe Femmes/arts et Françoise Eliet, Cristina Martinez, Mathilde Ferrer, Thérèse Ampe-Jonas, Eugénie Dubreuil, Françoise Py, Anouk Chambart, ean-Clarence Lambert, Claude Bauret-Allard, Danièle Blanchelande, Liliane Camier, Dorothée Selz, Vincent Enjalbert.

Un catalogue est édité. Avec les exposantes : Thérèse Ampe-Jonas, Claude Bauret Allard, Danièle Blanchelande, Bernadette Bour, Charlotte Calmis, Liliane Camier, Christiane de Casteras, Colette Deblé, Françoise Eliet, Esther Ferrer, Monique Frydman, Aline Gagnaire, Hessie, Sara Holt, Françoise Janicot, Monique Kissel, Maria Klonaris et Katerina Thomadaki, Marie-Rose Lortet, Léa Lublin, Milvia Maglione, Cristina Martinez, Vera Molnar, ORLAN, Aline Ribière, Dorothée Selz, Nancy Wilson-Pajic, Nil Yalter.

et les témoignages de personnes qui ont connu Aline Dallier-Popper :(Dominique Berthet, Marie-Jo Bonnet, Christine de Buzon, Daniel Danétis, Fabienne Dumont, Mathilde Ferrer, Jean-Clarence Lambert, Gilbert Lascault, Gloria Orenstein, Françoise Py, ainsi que de plus jeunes chercheurs-euses pour qui les écrits d’Aline Dallier ont été importants (Zélia Bajaj, Anouk Chambard, Vincent Enjalbert, Franny Tachon). Le catalogue intègre également la version intégrale d’une interview d’Aline Dallier, réalisée en 2009 par Diana Quinby. Dans un entretien récent, l’artiste Tania Mouraud raconte sa longue relation amicale avec Aline Dallier, qui remonte au début de leurs carrières respectives.

Discours de Marie-Jo Bonnet au vernissage de l’exposition CREATRICES, à Rennes

Permettez moi de commencer par remercier les artistes qui ont tant œuvré pour l’émancipation. Dans l’indifférence parfois, l’incompréhension mais toujours en suivant leur lumière intérieure. Je suis heureuse de leur rendre hommage par cette grande exposition féministe qui a pu se réaliser dans la ville de Rennes grâce au soutien de Mme Nathalie Appéré, maire de Rennes, et à toute l’équipe du musée dirigée par Anne Dary et aujourd’hui Jean-Roch Bouiller. Rennes, et la Bretagne, se mettent ainsi à l’avant-garde de la reconnaissance des femmes artistes.

Je remercie le comité scientifique qui m’a accompagnée dans l’élaboration du projet, et qui a été un lieu chaleureux d’échanges et de réflexion très dynamisant. Je crois que la relève est assurée.

Un merci spécial à François Coulon, que j’ai rencontré il y a plusieurs années au musée alors que je réalisais un Guide des femmes artistes dans les musées de France et qui a eu l’idée de me proposer cette exposition.

Merci aussi à Valérie Richard qui a assuré le secrétariat des demandes de prêt avec tant de compétence avec Macha Paquis, jeune normalienne.

Les éditions Ouest-France, étaient tout naturellement désignées pour publier le catalogue. Mathieu Biberon, directeur éditorial et Alice Ertaud, ont réalisé avec enthousiasme cet ouvrage qui sera la mémoire de l’exposition.

Je suis heureuse d’avoir pu rassembler un ensemble d’œuvres majeures réalisées par les plus grandes artistes, de Camille Claudel à Louise Bourgeois en passant par Elisabeth Vigée Le Brun, dont l’autoportrait en train de peindre a été peu montré en France. En tout  80 œuvres  de femmes, du Moyen Age à nos jours, qui sont unies et mises en espace par Eric Morin, dans une perspective émancipatrice.

Le statut des femmes artistes a fait l’objet, on le sait, d’un long combat. Et pour mieux en comprendre toutes les implications, nous avons choisi l’organiser l’exposition autour de cinq grands axes, qui représentent chacun un courant porteur. Comment se libérer de sa condition féminine en bravant les interdits ? Comment le portrait et l’autoportrait contribuent à changer l’image sociale des femmes en oeuvrant pour la reconnaissance des artistes ? Comment les artistes ont lutté contre les clichés de l’art féminin au point de révolutionner la tapisserie ? La question de la spiritualité en art comme source d’énergie créatrice, et enfin la trop prégnante question des violences subies ou comment les transformer par l’activité artistique pour renaître en sortant du statut de victime.

Nous voyons ainsi que les femmes artistes ont réalisé un travail symbolique essentiel, qui nous concerne tous et toutes et qui se déploie dans l’histoire depuis les premières visionnaires du Moyen Age, jusqu’à ce Baby carriage de la japonaise Chiharu Shiota.

Nous sommes en effet en présence d’une exposition de dimension internationale, avec des artistes issues de nombreux pays, qui permet de réévaluer l’apport des femmes dans le champ artistique. Nous espérons ainsi remettre en cause la logique d’une histoire de l’art fondée sur les ruptures avec le passé. Les femmes sont novatrices dans l’emploi des matériaux non nobles, dans le refus des clivages, l’ouverture à d’autres spiritualités et le désir d’exprimer un point de vue personnel sur le monde.

Avant de passer la parole à l’association Histoire du féminisme à Rennes et à H/F Bretagne, j’aimerai dire pourquoi je leur ai proposé de chanter l’Hymne du MLF au  cours du vernissage. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai été bouleversée d’entendre la chorale de 600 femmes chanter dans le stade de Rennes lors de la coupe du monde féminine de football cet hymne que j’ai tellement chanté lorsque j’étais au MLF. Il fait partie de mon cheminement dans la découverte des femmes artistes, et  de ma prise de conscience de l’inégalité de statut homme-femmes qui les a tant marginalisées. C’est auprès de Charlotte Calmis notamment et de son association La Spirale que je me suis éveillée à toutes ces questions, découvrant à quel point l’art est certainement l’avenir du féminisme dans sa capacité à élaborer un nouveau point de vue sur le monde et à nous le faire partager.

Je souhaite que cette exposition ouvre de nouveaux chemins d’émancipation dont nous avons tant besoin aujourd’hui.

Rennes, 28 juin 2019.

Exposition « La vraie vie est ailleurs » au musée des Beaux arts de Brest-

Marta Pan, Les Lacs, 1988, rue de Siam à Brest.

Le musée des Beaux arts de Brest, dirigé par Sophie Lessard, organise une exposition en liaison avec celle du Musée des Beaux-arts de Rennes dédiée aux Créatrices, l’émancipation pour l’art.

Elle a lieu du 29 juin 2019 au 5 janvier 2020 sur le thème :

« La vraie vie est ailleurs – Artistes femmes autour de Marta Pan : Simone Boisecq, Charlotte Calmis, Juana Muller, Vera Pagava, Judit Reigl. »

Cette exposition, dont le commissariat est assuré par Marie-Jo Bonnet, historienne de l’art et des femmes, rend hommage aux artistes étrangères, nées « ailleurs » ou hors métropole, qui ont eu le courage de quitter leur terre natal pour venir vivre en France l’aventure de la création artistique.

Elles ont aussi choisi l’abstraction comme mode d’expression privilégié de cet « ailleurs » qu’elles cherchaient dans leur art et dans la vie.

L’exil volontaire est toujours une expérience risquée… et féconde. Pour ces artistes assoiffées de liberté, elle va devenir un vecteur d’émancipation incomparable qui les jette dans l’inconnu pour s’obliger, peut-être, à s’appuyer sur le potentiel créateur présent en chacune et chacun d’entre nous.

Les 6 artistes qui nous présentons au musée des Beaux arts de Brest à travers 44 œuvres originales, sont arrivées en France entre 1920 et 1950. Que ce soit par la sculpture, comme Marta Pan avec « Lacs » de la rue de Siam, (1988) qui sont devenues une des grandes fiertés de la ville, par la peinture, le collage, et même la poésie, elles ont créé un univers singulier aux résonnances contemporaines qui montre l’importance de la création des femmes dans le rayonnement artistique de notre pays.

« Créatrices, l’émancipation par l’art » exposition au Musée des Beaux-arts de Rennes du 29 Juin au 29 Septembre 2019

Calmis, Coudrage jaune, 1954, col. particulière

Au musée des Beaux-Arts de Rennes, du 28 juin au 29 septembre 2019, se tiendra l’exposition Créatrices, l’émancipation par l’art, avec 80 œuvres Moyen-Age à nos jours (peinture, sculpture, dessin, installation). Commissaire Marie-Jo Bonnet

Cette grande exposition féministe dédiée aux Créatrices est un événement à plus d’un titre. Privilégiant une approche thématique sur une longue durée, elle met en lumière la fonction émancipatrice de l’art, à l’instar de Niki de Saint Phalle qui donna le « pouvoir aux Nanas ». Plus de 80 œuvres se déploient à travers cinq grandes questions :

Comment se libérer de sa condition féminine en bravant les interdits, ainsi que l’ont fait Camille Claudel et ORLAN ? En quoi la représentation de soi  peut-elle prendre une dimension politique en faveur de la reconnaissance  des femmes peintres, tel que le montre par exemple Elisabeth Vigée Le Brun au XVIIIe siècle ? Comment renaître de la violence subie – sexuelle ou politique – en « devenant artiste », ainsi que l’a initié Artemisia Gentileschi ? Et il n’est pas jusqu’à l’art textile qui ne remette en question la vision stéréotypée des genres, en suscitant le travail avant-gardiste d’un féminin rebelle. Dernier thème, rarement exploré dans les expositions,  la question de la spiritualité en art, qui est source d’énergie créatrice pour de nombreuses artistes dans le sillage des visionnaires du Moyen Age. De cette exposition, émerge le formidable apport novateur des femmes, par l’utilisation de nouveaux matériaux et une radicale liberté créatrice.

Commissaires : Marie-Jo Bonnet, historienne et historienne d’art, auteure de nombreuses publications sur les artistes femmes et Anne Dary, Directrice honoraire du musée des Beaux-Arts de Rennes.

Comité scientifique composé de Judith Cernogora, conservatrice du patrimoine, Marianne Le Morvan, directrice des archives Berthe Weil, Marie Robert, conservatrice du patrimoine, musée d’Orsay, Frédérique Villemur, Historienne de l’art, ÉNSAM de Montpellier, Macha Paquis, agrégée en arts plastiques.

L’exposition sera accompagnée d’un catalogue rédigé par Marie-Jo Bonnet publié aux Editions Ouest-France.

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