Hommage à une grande famille de résistants de Norolles (14), la famille Galan-Fossey-Fleisch-Catherine

membre du réseau de résistance franco-polonais F2

Un rapport rédigé à la Libération sur le secteur Normandie du réseau F2 est signé de cette phrase énigmatique : « le chef responsable pour la liquidation définitive du secteur est Catherine Marcel (TEC) n°3060 à Norolles. »

Qui a entendu parler d’un réseau de résistance situé à Norolles ? Et qui connaît Marcel Catherine, époux d’Irène Fossey, elle aussi résistante, dont la sœur Suzanne habitait une ferme à Norolles avec son 2e mari Jules Fleisch ?

Aujourd’hui nous allons rendre hommage à une famille qui a joué un grand rôle dans la résistance à travers sa participation au réseau de résistance franco-polonais F2 de dimension nationale. Dix membres de la famille ont été impliqués dans la résistance.

Tout commence avec Suzanne Fossey, née à Esquay Notre-Dame en 1886. Elle est l’épicentre de la famille. Elle a épousé en première noce Maurice Galan avec qui elle a eu deux enfants, Georges et Odette Galan, nés respectivement en 1906 à Paris et en 1907 à Grainville-sur Odon, au sud de Caen, chez les parents de Suzanne. Elle habite alors Paris et vient s’installer à Norolles dans les années trente avec son second mari, Jules Fleisch, qu’elle a épousé en 1927.

Ce sont les deux enfants de Suzanne et Maurice Galan qui vont entraîner toute la famille dans le réseau de renseignements militaires F2 en y recrutant cinq autres membres de la famille.

Reprenons la chronologie.

Georges Galan, le fils aîné de Suzanne, entre au réseau en mars 1941, à Marseille précisément où il est arrivé après s’être évadé du camp de Bataville. Le sud de la France est alors zone non occupée et c’est dans les grands ports méditerranéens que le réseau F2 va être implanté par des officiers polonais vivant en exil depuis l’invasion allemande de leur patrie. Il s’agit de recueillir des renseignements maritimes pour les Alliés, et notamment les Britanniques qui continuent le combat contre l’armée hitlérienne. Mouvements des bateaux indispensables pour le contrôle de la Méditerranée. En août 1942, Georges Galan, dit Edwinia, est chargé de réorganiser le réseau Famille décapité à Paris par le contre espionnage allemand. Il est envoyé en Normandie par son chef Gilbert Foury (Edwin). Il vient à Norolles, chez sa mère, et contacte sa famille du Calvados pour créer un sous-réseau en Normandie et en Bretagne qui s’appellera secteur TEC.

Sa tante maternelle, Irène Fossey, la sœur de Suzanne, a épousé Marcel Catherine qui est assistant de radiologie à l’hôpital de Caen. Il connaît des agents de la SNCF susceptibles d’être recrutés. Marcel Catherine entre dans le réseau en juin 1942 comme chargé de mission 1ere classe. Irène son épouse est recrutée comme adjointe au chef du sous-secteur Normandie Tec avec le pseudo Canne. Elle chargée de mission 2e classe (homologuée lieutenant). Ils vont diriger le secteur TEC qui coiffe tout l’ouest de la France, y compris Cherbourg où 2 agents fournissent des renseignements essentiels sur les mouvements du port de Cherbourg et de l’Arsenal. Dans la foulée, leur fille Marcelle, née en 1922, est également recrutée en juin 1943 sous le pseudonyme de Mic. C’est elle qui assure le courrier Caen-Paris, les liaisons Caen-Saint-Lô, Caen-Lisieux, Caen-Argentant et Alençon.  Elle assure aussi le secrétariat du réseau. « En juin 1944, écrit Marcel Catherine dans son rapport final, le secteur Tec comprend 8 secteurs avec 8 chefs de secteur, 100 informateurs, un courrier Caen-Paris chaque semaine, une dactylo pour le rapport qui arrive au Central de Paris prêt à être expédié. » Ces rapports sont ensuite envoyés par radio à Londres où par la Suisse ou l’Espagne. Chaque source de renseignement est précédée d’un numéro attribué aux agents qui permet de les identifier.

A Norolles, Georges Galan recrute également son beau-père, Jules Fleisch qui entre au réseau en janvier 1943 sous le pseudonyme de Juna comme agent P2 chargé de mission 3e classe. Jules est un antiquaire, né à Paris en 1874, naturalisé français en 1930. Il est issu d’une famille juive allemande de nationalité anglaise. Il fait sienne les valeurs défendu par son pays d’adoption. Polyglotte, il parle couramment allemand ; Vieil homme âgé de près de 70 ans, il suscite peu de méfiance de la part des Allemands. On mesure l’intérêt d’un tel recrutement qui permet d’espionner les activités de l’armée ennemie, en particulier les sites de lancement de fusées V1 installés à Norolles, La Croupte, le bois de Roques, ces armes étant de terribles engins de destruction massive visant l’Angleterre.

Odette Galan, la belle-fille de Jules Fleisch et fille de Suzanne, est partie vivre à Nice après un second mariage en 1940 à Paris avec Paul Béraud. A Nice, elle fabrique des produits de beauté tout en s’engageant avec son mari dès mars 1942 dans le réseau F2 sous le pseudonyme de Reb, comme agent P2 chargée de mission 3e classe. Car à Nice, il y a un sous-réseau méditerranée dirigé par Léon Sliwinski (pseudo Jean Bol ; il est né à Moscou en 1913), puis par un couple extraordinaire Jacques Trolley de Prévaux et Charlotte (Lokta Leitner née à New York en 1907) qui prend la tête du secteur Anne en 1943 tandis que Paul Béraud dirige le secteur Nice jusqu’à son arrestation le 14 avril 1944 sur dénonciation. Odette est également arrêtée avec sa fille Arlette qu’elle a eue de son premier mariage avec Jacques Caperony. Arlette a seize ans et demi. Elle est libérée au bout de deux mois et sera recueillie par les voisins jusqu’à la libération de sa mère. En revanche Paul Béraud est fusillé à Châtillon d’Azergues le 19 juillet 1944 avec 51 autres détenus.

Arrêtée comme « complice de son mari et agent de l’ennemi », Odette est emprisonnée à Nice, puis à Marseille jusqu’au 19 mai, avant d’être conduite au camp de Romainville, antichambre de la déportation. Elle fait partie du convoi du 6 juin 1944 pour Ravensbrück où elle reste un mois avant d’être conduite à Leipzig, puis à Schlieben où elle travaille dans une cartoucherie 12h par jour, 6 jours sur 7.  Son commando est libéré par les Américains le 20 avril 1945.

Odette et sa fille Arlette ne sont pas les seules femmes de cette famille à avoir payé un lourd  tribut à la résistance. Soupçonnée de complicité avec un mari dont elle est séparée depuis 1939, Xénia Toutchapsky, épouse de Georges Galan, est arrêtée à Paris le 13 juillet 1944 par la Gestapo de la rue des Saussaies. C’est tout le secteur parisien du réseau F2 qui est décimé début juillet, en tout 26 agents, dont Jean Desbordes, chef du secteur Normandie dit Métro sous le pseudonyme de Duroc.

Xénia Toutchapsky est née à Petrograd en Russie en 1915. Ses parents ont émigré en France ; sa mère se suicide en 1931, son père est porté disparu. En 1932,  âgée de 16 ans,  elle épouse un voisin, Georges Galan qui habite chez sa mère 110 avenue Victor Hugo, à Paris. Ils auront trois enfants dont Émilienne leur fille unique qui meurt en 1946 à l’âge de 3 ans d’un grave accident domestique. Xénia ne voit pratiquement pas son mari sous l’occupation dont la boite aux lettres est localisée chez les frères Schreyer, des Suisses, habitant avenue Victor Hugo. Xénia est arrêtée « à la place de son mari », écrira Bernard Chaudé (pseudo Grégoire) à la Libération ; elle ne fait pas partie du réseau ; ce qui ne l’empêche pas d’être conduite rue des Saussaies, puis internée à Fresnes avant d’être déportée par le train du 15 août à Tab, Ravensbrück et Torgau d’où elle est libérée en 1945.

Ce que la Gestapo ne savait pas en juillet 1944, c’est que Georges Galan, son mari, avait quitté Paris en novembre 1943 sur ordre de ses chefs. Les Allemands le recherchaient déjà. Il part en Suisse où il est interné à Genève jusqu’en avril 1944. Il se rend alors clandestinement à Paris, se cache chez Wanda Carliez et reprend contact avec son oncle, Marcel Catherine pour l’informer des arrestations qui ont eu lieu dans la famille. Dans son rapport sur l’activité du secteur TEC, Marcel Catherine écrit : « En avril 44, 3 arrestations dans ma famille qui nous ont obligés à nous cacher. Nous avons continué malgré tout à assurer le service jusqu’au 2 juin date du dernier courrier. Après le débarquement, sans aucun moyen de transport, nous sommes venus à Paris en bicyclette, apportant des renseignements très importants sur les mouvements de troupes de la région de Caen et Lisieux et sur les effectifs de la région. Nous avons appris l’arrestation de Duroc et de plusieurs agents du service. Nous sommes repartis sans pouvoir communiquer ces renseignements. Coupés du service. Attends l’arrivée des alliés, revient à Paris, difficultés à retrouver le service. »

Marcel Catherine est donc au courant des arrestations de sa nièce et de son mari. La 3e personne arrêtée en avril est probablement Arlette. Mais la famille va être à nouveau frappée le 23 juin 1944, avec l’arrestation à Norolles de Jules Fleisch. Il est arrêté à 20h, chez lui en présence de Jules Le Boiteux, parce qu’il « Est aimable avec les Allemands pour obtenir des renseignements sur les mouvements des troupes et les communiquer à l’ennemi », est-il noté dans son dossier du SHD de Caen. La Wehrmacht est stationnée au château de Combray, tout à côté, et il a probablement été dénoncé. Jules est emmené au Château puis à la Feldgendarmerie de Lisieux et on retrouve sa trace le 28 juin à la prison d’Evreux. Et après, plus rien. On ne sait pas s’il a été envoyé au camp de Compiègne et mis dans un train pour la déportation à Dachau car on ne retrouve son nom sur aucune liste. Il a été déclaré Mort pour la France le 20 juin 1944 et son nom est inscrit dans l’église de Norolles et sur le monument aux morts du village.

En mai 1945, George Galan écrit dans son dossier de résistant : « Mon beau frère, mon beau père fusillés, ma femme et ma sœur déportées ».

Mais ce n’est pas tout. La sœur de Jules Fleisch, Alice, veuve Spire, a aussi été arrêtée le 27 juillet 1944 à Paris XVIIe. Déportée de Drancy par le convoi 77 du 31 juillet 1944, elle est décédée cinq jours plus tard à Auschwitz.

Et enfin, Jacques Caperony, gendre de Suzanne et premier mari d’Odette Galan, s’engage dans les Forces Françaises Libres en juillet 1940, à Londres. Il fera la campagne d’Italie et sera décoré de la Légion d’Honneur en 1948 au titre de direction régionale au matériel de la 3e région, c’est-à-dire la Normandie. Notons qu’il vit à Norolles dès 1936 avec Suzanne et Jules Fleisch.

Pour résumer le prix payé par toute cette famille à la libération de la France,

7 ont été homologués Forces Françaises Combattantes (FFC)

10 membres ont participé de près ou de loin à la Résistance.

1 s’est engagé dans les Forces Françaises libres à Londres

4 dont 3 femmes ont été déportés

Une sœur de résistant est morte en camp d’extermination

1 résistant est déclaré disparu en déportation

1 autre a été fusillé

2 sont « morts pour la France »

Le plus étonnant, c’est le silence qui a recouvert l’héroïsme de ces femmes et de ces hommes venus de Normandie et de l’étranger (la Pologne, l’Angleterre, l’Allemagne,  Russie),  c’est l’oubli qui a emporté cette famille, humble combattante de l’ombre dont la lutte a permis d’aider à libérer la France d’une idéologie immonde : la barbarie nazie. Son engagement dans la résistance n’a pratiquement pas été transmis. Les déportations de Xénia et Odette Galan, de Jules et Alice Fleisch, ont elles provoqué une volonté  de   protéger leurs proches en n’évoquant pas l’horreur des violences subies ? Le déménagement en Algérie pour Georges et Jeanne (sa 2e femme), et l’Afrique noire pour Odette et Arlette les a-t-il éloigné de ce passé à la fois si prestigieux et si douloureux ?

Soyons reconnaissants à cette famille de Norolles qui a participé à la résistance dans le plus grand secret, au point que la plupart d’entre eux n’ont guère été récompensé par la Nation. Il est temps aujourd’hui de leur rendre justice et de contribuer à une meilleure connaissance de leur action héroïque.

Georges Galan, Sous lieutenant – DGER- Croix de guerre à l’ordre du Corps d’armée FFC avec étoile Vermeil

Marcel Catherine, Croix de guerre  citation à l’ordre de l’armée (DGER), Croix de vaillance polonaise. Affecté au R6 Rouen janvier-mars 1945, Service d’accueil des prisonniers rapatriés

Irène Fossey épouse Catherine Adjointe au chef du sous secteur Normandie. Chef Edwin. Croix de guerre, citation à l’ordre du régiment avec étoile de bronze (10 avril 1945)

Marcelle Catherine, Croix de guerre avec étoile de bronze

Odette Galan-Béraud, Légion d’Honneur

Paul Béraud, « Mort pour la France »

Jacques Caperony, Chevalier de la Légion d’Honneur (1948)

Xénia Toutchapsky, Légion d’Honneur

Jules Fleisch, « mort pour la France »

Alice Fleisch

Arlette Caperony

Et bien sûr Suzanne Fossey- épouse Galan et Fleisch

Articles de Marie-Jo Bonnet

Féminismes:

« Les milices wokes ont-elles tué le débat ? » La Décroissance, 1er novembre 2023-n°204.

On m’a cancellée pour avoir refusé de faire de Violette Morris un héroïne transexuelle”, Marianne, 21-09-2023.

Barbie, sous couvert de critique du patriarcat, une véritable entreprise de décervellage féminin”, Marianne, 27-07-2023.

Les intellectuelles et la vie”, in Daniel Salvatore Schiffer, Repenser le rôle des intellectuels, Ed. De L’Aube, 2023.

« Le Torchon brûle », Féminismes En Revue, https://femenrev.persee.fr/temoignage-marie-jo-bonnet

Ingrates, nos filles néoféministes nous interdisent-elles de parler après la ménopause?”, propos recueillis par Etienne Campion, Marianne, 4-10-2022.

Ce que provoque la peur d’être traité de “transphobe”, Le Figaro, 26 mai 2021.

Nicole Athea et Marie-Jo Bonnet, “Devenir parents sans GPA”, in Dir. Martine Ségalen et Nicole Athea, Les marchés de la maternité, Odile Jacob, 2021. ISBN 978-2-4150-0033-2

« La maternité à tout prix… Le débat français sur la « PMA pour toutes », traduction italienne Dir. Silvia Guerini, PMA Procreazione Medicalmente Assistita, Dalla riproduzione artificiale animale alla riproduzione artificiale unmana, Transumanesimo e produzione del vivente, Ed. Novalogos, 2020.

« Pour un renouveau éthique » In Anthologie de textes féministes sur   la procréation médicalement assistée et la GPA pour Mimesis, 2019 (Laura Corradi, Silvia Nicolaï) (texte « long »)- « La maternité à tout prix… Le débat français sur la « PMA pour toutes » de septembre 2019, Silvia Guerini, Per un rinnovamento etico, Traduzione a cura di Silvia Niccolai, 2018.

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 “Quali alternative etiche alla riproduzione assistita?”, Meccanici I miei occhi nati un laboratorio, ortica editrice, 2019.

Le MLF, une structure ouverte”, Nouvelle Revue Littéraire, octobre 2018.

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« Un rêve de Simone de Beauvoir « très  différent des autres », L’homme et la société, n° 179-180, janvier-juin 2011.

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ÉROS LESBIEN

Le clitoris ou « le mépris de l’homme ». Retour sur une double castration”, Figures de la psychanalyse, 2022/1, n°43.

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« Camille Claudel, “suicidée de la société“? Persée et la Méduse ou les conséquences dramatiques du clivage femme – artiste » Actes du colloque de Cerisy Regards croisés sur Camille Claudel, juillet 2006, Ed. L’Harmattan, 2008.

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« Art, utopies et féminismes sous le règne des avant-gardes », Colloque, Utopies féministes et expérimentations sociales urbaines, Tours, 8-9 mars 2006.

« Ars femina, entretien avec Isabelle Gaulon », et « Claude Cahun et Marcel Moore (Suzanne Malherbe), C.C. et M.M. », Arearevue,  n°10, été 2005.

articles « Rosa Bonheur », « Marie Laurencin », « Marie de Sévigné », « Suzanne Valadon », « Elisabeth Vigée Le Brun », dans Paris, Au nom des femmes, Ed. Descartes et Cie, 2005.

« Charlotte Calmis, Mémoire présente d’un langage futur », Dir. Levaillant, Actes du Colloque Les écrits d’artistes depuis 1940, Ed. IMEC, 2004

« Autoportrait de Berthe Morisot », Clio, « Femmes et Images », n°19, printemps 2004.

« De l’ombre aux Lumières – La révolution identitaire des femmes peintres du XVIIIe siècle », Les Femmes dans la Révolution française, éd. Autrement, 2003.

« L’autoportrait féminin comme manifeste politique, XVIIIe-XIXe siècles », Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, 49-3, juillet-septembre 2002, Belin.

«Gisèle Prassinos ou la joie enfantine de transgresser les interdits», Desmos, été 2000.

(dir.) « George Sand, Jeanne Coppel, Ida karskaya, Charlotte Calmis : les filiations inattendues du collage, de la couleur et de la création », catalogue d’exposition, Musée de Châteauroux, 20 octobre – 31 décembre 1995.

HISTOIRE (féminisme-Homosexualité-Résistance-Déportation)

“Messieurs, laissez-moi, vous allez me tuer!”. La mort de Jean Desbordes, alias Duroc, Préface à la réédition de Jean Desbordes, Les Forcenés, Interstices Editions, 2022.

« L’amitié féminine à Birkenau : de la survie à la « sororité » citoyenne trans-familiale », Université d’été d’ARES – « Echange des cultures et Génocides » Du 11 au 13 juillet 2018. http://www.memoire-sexualites.org/marie-jo-bonnet-lamitie-feminine-a-birkenau-de-la-survie-a-la-sororite-citoyenne-trans-familiale/

Ruth “mère-porteuse” de sa belle-mère Noémi”, L’Etonnante histoire des Belles-mères, sous la direction de Yannick Ripa, Belin, 2015.

« Ce ne sont plus des seins ce sont des martyrs ! » Approche de la sexualité concentrationnaire, Colloque “Le corps à l’épreuve de la déportation”, Dir. Cathy Leblanc, Université catholique de Lille, 12-14 mars 2014, Geai bleu éditions, 2016. ISBN: 978 2 914 670 814

Robert Catalan, Le mystérieux “Robert de l’Eure”, Patrimoine Normand, n°89, avril, mai juin 2014, pp. 66-69.

« Violence symbolique, violence fantasmée, l’exemple de la « scandaleuse » Violette Morris (1893-1944),  actes du colloque « Penser la violence des femmes »- 17 et 18 juin 2010 – organisé par Coline Cardi et Geneviève Pruvost- Université Diderot Paris7.

« Robert Générat (1910-1978), résistant et agent de renseignement militaire à Deauville », La Dépêche, n° 47, novembre 2011.

« La résistance à Lisieux pendant la seconde guerre mondiale », (conférence à la médiathèque de Lisieux, 2 octobre 2010), publié en 6 n° dans L’Éveil de Lisieux, été 2011.

« Révolution et/ou réformisme homosexuel dans les années 1970 », actes du colloque CLF à la Mairie de Paris, 23 octobre 2010. 

« L’homosexualité et son image au camp de concentration de Ravensbrück », R/esistenze lesbiche nell´Europa nazifascista, a cura di Paola Guazzo, Ines Rieder e Vincenza Scuderi, Ed. ombre corte/documenta, Verona, (Italie) 2010.

« Harvey Milk – San Francisco – Paris : Histoires parallèles », Lesbia mag n° 291, juin 2009.

« Déportation des lesbiennes… entre stigmatisation et tabou», Lesbia magazine, novembre 2005 et revue Treize, n° 63 printemps 2006, Montréal.

La prison de Pont-L’Evêque sous l’occupation 1940-1944

Conférence à Pont-L’Eve^que le 3 mai 2022.

L’histoire de la prison de Pont-L’Evêque sous l’Occupation est restée aussi taboue que celle des internements de prisonniers pendant la bataille de Normandie. Pourtant, je savais par la mémoire familiale (famille Letac) que le docteur Grandrie y avait été interné après son arrestation par la police allemande le 9 décembre 1941. J’avais également découvert aux archives du Service Historique de la Défense (SHD) de Caen, la liste manuscrite des « Détenus par l’autorité allemande ». Mais personne ne voulait en entendre parler.

Mais la vérité fait son chemin.

Toni Mazzotti, petit fils d’un pontépiscopien qui avait caché des aviateurs alliés en 1943, a commencé des recherches et découvert qu’un grand nombre d’entre eux avaient été arrêtés lors du Débarquement et internés dans l’école de garçons. Certains ont été tués d’autres transférés en Allemagne. Toni Mazzotti est à l’initiative de deux plaques commémoratives. Une installée en 2018 à l’école de garçons en souvenir des soldats alliés emprisonnés rue Thouret (Ouest-France 24-8-2018) et une autre derrière le cinéma en 2019, avec la liste des 38 soldats morts pendant la bataille de Pont-L’Evêque. Il racontera ses recherches pour identifier les prisonniers de l’école.

D’autres enfants de Pont-L’Evêque ont voulu savoir. Des enfants porteurs de mémoire, comme Raymonde Virroy dont le père avait aussi secouru des parachutistes anglais le 6 juin 1944 (Ouest-France du 2-6-2021). La « Joyeuse prison » de Pont-L’Evêque ne peut plus occulter ce qui s’est passé avant.

Les recherches font apparaître l’importance de Pont-L’Evêque dans la politique allemande d’internement puisqu’on y dénombre près de 1.200 prisonniers. Près de 150 résistants à la prison sous l’Occupation et 1.000 résistants et aviateurs à l’école de garçons à partir du 6 juin 1944.

La liste des détenus par les Autorités Allemandes à la prison est datée à la fin du 20 août 1944, juste avant l’arrivée de l’armée alliée, de l’incendie de la ville et des combats pour la Libération. La liste a donc survécu à l’incendie et l’on peut supposer qu’il en est de même des archives.

« Echange des cultures et Génocides » Marseille -11-13 juillet 2018

Odette Abadi 1914-1999-Résistante juive, auteur de « Terre de détresse ».

Bonjour –  Je participe à l’Université d’été d’ARES – « Echange des cultures et Génocides » – Du 11 au 13 juillet 2018 à l’ESPE de Marseille, 63 La Canebière

Jeudi 12 JUILLET Sous la présidence de Gérald Attali, Inspecteur Pédagogique Régional d’histoire et géographie.

 

9H-10H30 Deuxième table ronde : les échanges dans les camps

Marie Jo Bonnet , historienne, L’amitié féminine à Birkenau : de la survie à la « sororité » citoyenne trans-familiale.

Renée Dray-Bensousan, historienne , Académie de Marseille, Les échanges culturels autour de la créativité des femmes dans les camps….

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