Ne suis-je dentellière de l’ombre
qu’araignée au tissage secret
peau tatouée (façon que j’ai de broder-main la connaissance)
sur ma chair de clair-obscur destin
Qu’est-ce qui
DORT NOIR AU CŒUR DE MES DENTELLES
Pourquoi élucider si
à travers le corps pénètrent pierres vos mots
là où d’autres mots stagnent
cette pamoison de mots ma chair stigmatise
pourquoi élucider Méditation de chouettes aveugles1
Que périssent les saisons rousses de nos passions
automnes fous
temps des mal-aimés
Crissements-cris à fleur de mots de pierres et
de stigmates
Pourquoi élucider
Je t’interroge jour de trop soleil
Quel secret dort noir au cœur de mes dentelles ?
2
Cette saison unique où par
ouï-dire craque le printemps au cœur
le désir vivre au rose vert des lilas
rare à devenir métamorphose
A en mourir au cœur craque toute raison
lorsque chavire par ouï dire aux brisures
le vert rose des lilas
3
Saveur angélique de quelle initiation de quel
Amalgame d’amante amère et d’absurde réalité
Saveur angélique où tourbillonne l’électronique chaos
Dedans ventre
quel œil alchimiquement fait métamorphose ô viscérale identité
ces messages pour ma terre ont ma peau perforée
Que mes yeux fouillent le cosmos sous paupières closes
regards noirs sur l’azur
innocente gaité d’astres à rire déployés dedans ma rate
gerbe d’étoiles et de soleils
Si à se taire alors que ma bouche sans levain s’asphyxie
Parole saveur angélique de ma survie
Publiés dans les Cahiers du Nouveau Commerce, n°36-37, 1977,
Je prépare l’édition de ses Oeuvres poétiques.