Beaucoup de femmes ont une mère symbolique mais n’en parlent pas faute d’avoir identifié son rôle dans leur vie. Elle concerne des relations de confiance et d’initiation vécues entre générations différentes indépendamment du lien biologique. Exemple : Les maraines, les écrivaines, les peintres, les militantes de l’écoféminisme, les guérisseuses, les guides spirituelles, les chamanes, les psychanalystes, etc. Je souhaite montrer leur importance dans notre société.
article de Florent Georgesco, Le Monde des Livres, 27 novembre 2020:
le commander à Interstices éditions, interstices.editions@orange.fr 12 eurosCharlotte Calmis devant son buste réalisé par le sculpteur Tony Lazzerini en 1953.
Après la remise en question de la
maternité obligatoire par les féministes dans les années 1970,
après la conquête, pour la première fois de l’histoire, de la maîtrise
de leur fécondité par les femmes elles-mêmes, on assiste à un retour en force
de l’injonction à la maternité par un marché de l’assistance à la procréation
de plus en plus puissant. Mais ce retour se fait de manière très paradoxale par
la disparition du mot mère au profit de sigles tels que GPA ou PMA.
On peut
même se demander, questionne Marie-Jo
Bonnet, s’il ne s’agit pas d’une forme de matricide délibérée, qui
s’attaque à la puissance maternelle des femmes. En même temps, les femmes
déclarées stériles ou infertiles ou celles qui ne veulent pas faire d’enfants
subissent encore une sorte d’opprobre sociale. Comment en est-on arrivé
là ? Quelles réponses apporter ? Marie-Jo Bonnet vient nous rappeler
que la maternité ne se réduit pas à la seule dimension biologique.
Après la remise en question de la
maternité obligatoire par les féministes dans les années 1970,
après la conquête, pour la première fois de l’histoire, de la maîtrise
de leur fécondité par les femmes elles-mêmes, on assiste à un retour en force
de l’injonction à la maternité par un marché de l’assistance à la procréation
de plus en plus puissant. Mais ce retour se fait de manière très paradoxale par
la disparition du mot mère au profit de sigles tels que GPA ou PMA.
On peut
même se demander, questionne Marie-Jo
Bonnet, s’il ne s’agit pas d’une forme de matricide délibérée, qui
s’attaque à la puissance maternelle des femmes. En même temps, les femmes
déclarées stériles ou infertiles ou celles qui ne veulent pas faire d’enfants
subissent encore une sorte d’opprobre sociale. Comment en est-on arrivé
là ? Quelles réponses apporter ? Marie-Jo Bonnet vient nous rappeler
que la maternité ne se réduit pas à la seule dimension biologique.
La maternité symbolique a
toujours existé : mettre au monde des idées, des œuvres d’art, des livres,
l’enfant intérieur ; aider à grandir, prendre soin de l’autre, guérir les
âmes… la culture patriarcale le sait qui a limité cette maternité symbolique
aux figures de Vierges rédemptrices et miséricordieuses, entretenant la
séparation entre le corps (maternel) et l’esprit (divin). Ce qui explique
pourquoi la maternité symbolique est si peu connue…
Si on a pu croire que l’accès des femmes à la maitrise de leur fécondité allait permettre de vivre enfin la libre maternité, il a fallu déchanter. Les techniques de procréation artificielle ont repris le contrôle du corps des femmes, réactivant la hantise de la stérilité tout stigmatisant les femmes qui n’ont pas d’enfants.
Des cultes aux déesses mères à la
maïeutique Socratique, en passant par Thérèse d’Avila, Jeanne Guyon ou plus
près de nous Charlotte Calmis, la Mère d’Auroville, Niki de Saint Phalle,
l’éco-féminisme et les Chamanes, Marie-Jo Bonnet ouvre le débat en montrant que
la maternité symbolique fait partie de l’expérience universelle. Elle est à la fois
une alternative à la maternité obligatoire et un moyen d’exprimer son élan
créateur, qu’il soit mystique, artistique ou guérisseur.
Je remercie
la Mairie de Paris et particulièrement Catherine Vieu-Charier, adjointe à la
Maire de Paris chargée de la mémoire et du monde combattant, ainsi que M.
Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement, d’accueillir dans le
square Louvois Andrée Jacob et Eveline Garnier, deux grandes actrices de notre
histoire qui ont étonnamment disparu de notre mémoire collective.
Merci de
faire acte de justice, non seulement pour l’histoire des femmes mais aussi pour
l’histoire de la résistance en France, et plus spécialement de ce cher Paris où
elles sont nées, ont vécu et ont travaillé toute leur vie. Savions-nous qu’Andrée
Jacob est à l’origine des panneaux présentant les monuments et sites principaux
de la capitale ?
Il faut dire
qu’Andrée Jacob le connaissait bien, l’ayant arpenté dans tous les sens sous
l’Occupation comme secrétaire de Claude Bourdet, qui était monté dans la
capitale en juillet 1943 pour diriger le réseau Noyautage des Administrations Publiques
(NAP).
Le fait
qu’elles vivaient ensemble rue Rousselet dans le 7e arrondissement,
et qu’elles se sont connues avant l’Occupation, dans le cercle de Jacques
Maritain, l’oncle d’Eveline, y est pour quelque chose. Ce milieu de catholiques
de gauche donnera naissance à Témoignage
chrétien et au numéro spécial sur l’antisémitisme sorti en pleine
occupation. Andrée Jacob est évidemment bien placée pour être alertée et
organiser la résistance. Elle conduira ses parents en zone sud, dans la maison
de Buissière ou habite la famille d’Eveline Garnier, ne portera jamais l’étoile
jaune, et fabriquera des faux papiers pour les Juifs de son entourage. Ariane
Lévery, présente parmi nous aujourd’hui, a pu bénéficier de ces papiers qui lui
ont sauvé la vie, ainsi qu’à sa mère. Elle est d’ailleurs venue avec.
A partir de
1943, le travail s’intensifie. Il s’agit de préparer la libération en
protégeant les membres de l’administration publique résistants. Sans ce travail
incessant de ces chevilles ouvrières de la Résistance, il n’est pas certain que
de Gaulle aurait pu s’appuyer de manière aussi confiante sur une administration
épurée qui posera les fondement du nouvel Etat français.
Grâce à leur
sang froid, quand un certain matin d’avril 1944, la Gestapo est venue frapper à
leur porte, elles ne furent pas arrêtées et purent ainsi reprendre le flambeau
de la direction du réseau Nap en juin 1944, à la suite des arrestations ses
chefs. S’occuper de la logistique, de la gestion des fonds, de la récolte et
distribution des quelques 600 lettres échangées quotidiennement entre les
différents centres de décision de l’insurrection parisienne, sans oublier la
protection des archives, cachées aux Archives nationales ou travaillait
Jacqueline Chaumié.
Elles
représentent l’armée invisible des femmes sans lesquelles la Résistance
n’aurait pas été en mesure de préparer et réussir l’Insurrection parisienne.
Puisque nous
sommes en face de la Bibliothèque nationale, Rappelons l’acte de bravoure
d’Andrée Jacob qui l’a libérée à la tête d’un peleton FFI et fait arrêter
Bernard Faye au moment où il allait s’évader vers les Etats Unis avec des
fichiers importants, comme elle le raconte dans son témoignage conservé aux
Archives nationales.
Après la
Libération, un autre travail tout aussi essentiel les attendait au ministère
des Prisonniers, déportés et rapatriés, dresser un premier fichier des
disparus, et participer à la Mission dirigée par l’historienne Olga Wormser sur
l’identification, la localisation et la recherche des déportés de France. Elle
participera aussi à la constitution de la documentation pour le film Nuit et brouillard d’Alain Resnay.
Il aura donc
fallu 75 ans, pour que ce couple de pionnières du devoir de mémoire et de la
valorisation du patrimoine, ce couple de femmes résistantes mystérieusement
rayées de l’histoire en dépit de leur état de service prestigieux, soit enfin
honorées par notre cité de Paris.
J’espère que les jeunes pourront désormais puiser auprès d’elles la force de résister à l’oppression sous toutes ses formes (politique, religieuse, technologique) pour participer au renouveau si nécessaire de notre monde. Marie-Jo Bonnet, 29 août 2019
Dans le cadre du Mois du documentaire, l’association Souffles d’Elles et l’association Bobines Plurielles présentent Le Café des femmes de Marie-Jo Bonnet, le samedi 26 novembre à 14h à la BnF.
Organisé par l’Association Souffles d’Elles depuis 2005, le Café des femmes a d’abord eu lieu à la Coupole, un dimanche par mois, autour de créatrices invitées à présenter leur travail. En 2010, l’association a fêté les 40 ans du Mouvement de libération des femmes au Café l’Hélicon, en consacrant cinq séances spéciales au « MLF par celles qui l’ont vécu ». Chaque invitée y présentait son action pendant vingt minutes avant d’ouvrir le dialogue avec la salle. Les séances étaient conçues et animées par Marie-Jo Bonnet. Dans ces enregistrements vidéo réalisés sur le vif, on retrouve l’atmosphère de créativité si intense du MLF des années 1970-1975.
L’association Bobines Plurielles qui organise cette projection, met actuellement en place la plate forme de ressources numériques, “Bobines féministes” qui se propose de partager, dans une perspective scientifique et pédagogique, des connaissances renouvelées sur l’histoire de l’audiovisuel féministe – et au delà, de l’audiovisuel militant et du mouvement féministe, en France dans les années 1970. C’est donc tout naturellement qu’elle a choisi de montrer ce film qui a la même volonté de rendre visible cette période de l’histoire du féminisme.
En hommage à Françoise Collin, disparue en 2012, la projection sera centrée sur la séance du Café des femmes du dimanche 28 mars 2010, consacrée aux premiers journaux : le Torchon Brûle, Libération des femmes année zéro, Les Cahiers du Grif et Sorcières, avec Françoise Collin, Jacqueline Feldman et Xavière Gauthier.
Le Café des femmes
réalisé par Marie-Jo Bonnet
Production : Association Souffles d’Elles
France, 2010
115 minutes, VF
Informations pratiques :
Réservation obligatoire auprès de bobines.plurielles@gmail.com
La séance a lieu le samedi 26 novembre 2016 de 14h à 18 h à la Bibliothèque nationale de France en salle 70.
Accès par le hall Est.
Accès à la BnF
Lignes 6 (Quai de la gare), ligne 14 et RER C (Bibliothèque François-Mitterrand)
Bus Lignes 89, 62, 64, 132 et 325
http://www.moisdudoc.com/spip.php?rubrique90&IDSeance=2601
Programme des cinq cafés de 1h50 chacun
Dimanche 28 Février 2010 : L’émergence du MLF – avec : Emmanuèle de Lesseps, Christine Fauré, Liane Mozère – Durée : 1h44’
Dimanche 28 mars 2010 : les premiers journaux : Le Torchon Brûle, Libération des femmes année zéro, Les Cahiers du Grif, Sorcières, avec : Jacqueline Feldman, Françoise Collin, Xavière Gauthier. – Durée : 1h55’
Dimanche 25 avril : La liberté sexuelle : Autour de « Histoires d’A » avec Marielle Issartel et Charles Belmont (dans la salle), et Marie-Jo Bonnet, (Gouines Rouges, FHAR et Homosexualité). – Durée : 1h52’
Dimanche 30 mai : Créatrices – Cinéma, arts, vidéo : Musidora, Videa, les plasticiennes : Avec Raymonde Arcier (pour ses collages et tricotages géants), Anne-Marie Faure-Fraisse (Videa) et Françoise Flamand pour Musidora. Durée : 1h53’
Dimanche 20 juin : la révolution culturelle et symbolique des femmes. Avec Roseau Grange, et Rosi Braidotti. Durée : 2h.
A six heures du soir… sur une gondole
Glisse tout doux un songe
Ma vie peut-être, moirée de roses et vertes oraisons…
D’autrefois et de demain
Sur ce sang de Venise
La mer
Se dresse de pierres la beauté.
Je ne sais-Femme-entre la nature et cette Cité… unique –
Où est mon présent
Car je n’engendre plus ces bâtisseurs…
Je m’enfante entre mourir et naître
Il n’y a ici de moi que brisures d’éternité
Venezzia à l’heure pressée des vaporettos !
Où coule là-bas en cette gondole une des ces mémoires de la beauté
O cité d’hommes où chaque femme est mal d’amour.
(septembre 1980, à paraître dans une édition des oeuvres complètes présentée par Marie-Jo Bonnet)
L’étonnante histoire des belles-mères, publié chez Belin sous la direction de Yannick Ripa. histoire belles_meres p.181 histoire belles_meres p.182 histoire belles_meres P.183
J’ai étudié le texte mystérieux de la Bible sur l’histoire de Ruth et Noémi, avec en deuxième partie une étude des représentations artistiques réalisées depuis le Moyen Age. Chagall est le plus proche de son enseignement ésotérique….
France culture, samedi 5 mars 2016, Jean-Noël Jeanneney s’entretient du livre avec Yannick Ripa. Ecouter le passage sur Ruth et Noémi :
Soir d’été à Honfleur, dans la lumière du soleil couchant, tout près de la mer et de l’estuaire de la Seine, Sagan nous salue, « avec son meilleur souvenir ».
(photo prise par Danielle Boiteau…)
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