Jean Desbordes- Les Forcenés

Jean Desbordes
Les Forcenés. Préface Marie-Jo Bonnet

Préface de Marie-Jo Bonnet :

« Messieurs, laissez-moi, vous allez me tuer ! » La mort de Jean Desbordes, alias Duroc

« Même le soleil a des taches. Votre cœur n’en a pas. Chaque jour vous me donnez ce spectacle : votre surprise d’apprendre que le mal existe. » Cocteau, Dédicace d’Opium à Jean Desbordes, 1930.

En février 1927, Jean Desbordes entre à l’hôtel de la Madeleine pour « prendre possession » de la chambre n°6 dans laquelle il va bientôt retrouver Cocteau pour une première nuit d’amour. Le fantôme de Radiguet est encore là et dans la lettre qu’il lui adresse, Desbordes commence par le rassurer en disant : « Je suis entré dans cette chambre davantage en pèlerin qu’en amant ». Il connaît la force du lien qui a unit Cocteau au disparu. Mais lui, Desbordes, est vivant. « J’ai voulu avant tout, en entrant, t’écrire et dire mon émotion avant mon amour », poursuit-il, avant de conclure sur cette note pleine d’espoir dans l’avenir : « La vie commence. Elle ne paraît que beauté, clarté, silence. Que le lit sera doux avec toi. Je t’attends et tu es dans mon cœur[1]. »

Desbordes a tout juste vingt ans. Né le 3 mai 1906 à Rupt en-Moselle dans une famille protestante, il a été élevé par sa mère et ses sœurs après la disparition de son père Eugène en 1920 des suites de la guerre de 1914. Il se cherche. Il a fait son service militaire tout à côté de la Madeleine, au Ministère de la Marine avenue Royale, où il occupait la fonction de matelot télégraphiste. Il a écrit à Cocteau pour lui parler de ses textes. Ce dernier lui répond le 6 juillet 1925, le lendemain de son anniversaire, date qui va devenir fatidique dans la vie de Desbordes, comme la Madeleine dont le nom ponctue mystérieusement  sa destinée.

Pour l’instant, « le marin » est un beau jeune homme, à la tête d’ange, comme en témoignent ses photos ou plus tard, celles de Jean Cocteau pour son film Le sang d’un poète. « Jean-Jean », le petit nom de Desbordes, est habillé en marquis Louis XV. Cocteau a pris fait et cause pour celui qui s’était présenté à lui comme un jeune écrivain. Le jeune homme souhaite s’élancer dans une carrière littéraire, encouragé par Cocteau qui lui a écrit « Dieu me donne une tache : Ton œuvre ». Il va partager la vie de Cocteau pendant sept ans et accepter toutes ses frasques. Yvon Belaval raconte qu’ils « se déguisaient en marins, couraient les bals populaires, stupéfiant les patrons des établissements par des pourboires excessifs[2]. » Années fécondes pour Desbordes qui démarre sa carrière en fanfare avec la publication en juin 1928 de son essai J’adore, aux éditions Grasset. Suivront Les Tragédiens, en 1931 toujours chez Grasset, et une pièce de théâtre La mue en 1935…… (suite dans Les Forcenés)


[1] Lettre inédite de Jean Desbordes à Jean Cocteau, datée de 1927, dactylographiée et signée au crayon. Archives Étienne Grannet-Desbordes que je remercie chaleureusement pour m’avoir si généreusement donné accès à la correspondance de son oncle Jean avec Cocteau et sa famille. Une édition de cette correcpondance inédite est en préparation.

[2] Yvon Belaval, « La rencontre avec Jean Cocteau », Cahiers Jean Cocteau, 3, NRF Gallimard, 1972, p. 75.

Portraits de femmes (par des femmes) au musée de Vernon

Normandie impressionniste, côté femmes artistes
Normandie impressionniste, côté femmes artistes
Dans le cadre du festival NORMANDIE IMPRESSIONNISTES, le musée de Vernon présente une belle exposition d’oeuvres de femmes. Elle est réalisée par Judith Cernogora, directrice du musée.

Samedi 18 juin, Conférence à 15 h au musée: Regards de femmes au temps de l’impressionnisme.

SAMEDI 23 avril à 15h00 projection du film Artistes Femmes à la force du pinceau, de Manuelle Blanc, 2015
De la Renaissance à l’impressionnisme, ce documentaire de 52 min évoque la place des femmes peintres dans le monde de l’art.
Projection suivie d’une rencontre-débat avec Marie-Jo Bonnet, historienne, spécialiste des femmes artistes et conseillère historique dans le film.
Accès inclus dans le billet d’entrée du musée
– Le catalogue réalise par Judith Cernogora contient un texte de ma main, « Regards de femmes… au temps de l’impressionnisme ».

« Ruth « mère porteuse » de sa belle-mère Noémi » dans « L’étonnante histoire des belles-mères »

histoire-belle-mèreL’étonnante histoire des belles-mères, publié chez Belin sous la direction de Yannick Ripa.
histoire belles_meres p.181
histoire belles_meres p.182
histoire belles_meres P.183
J’ai étudié le texte mystérieux de la Bible sur l’histoire de Ruth et Noémi, avec en deuxième partie une étude des représentations artistiques réalisées depuis le Moyen Age.
Chagall images-11Chagall est le plus proche de son enseignement ésotérique….

France culture, samedi 5 mars 2016, Jean-Noël Jeanneney s’entretient du livre avec Yannick Ripa. Ecouter le passage sur Ruth et Noémi :

http://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/belle-mere-figure-sociale-mythe-litteraire

Va-t-on reconnaître en France le déni de maternité ? l’Humanité, 17 juin 2015

p10 du 18 juin 2015
Il se passe quelque chose de très grave actuellement pour notre civilisation, c’est l’éclatement, et l’on pourrait presque dire la négation de la maternité.
Progressivement, la GPA fait son chemin dans notre pays, rognant progressivement les principes au nom desquels le droit français a refusé de légaliser la maternité de substitution.
Le droit français s’apprête à faire quelque chose d’impensable il y a quelques années : reconnaître la filiation spermatique pure et simple.
Le 13 mai dernier, le tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a donné raison aux familles de trois enfants nés par contrat de mère porteuse à l’étranger (en Ukraine, en Inde et aux États-Unis). Il accepte de les inscrire sur les registres d’état civil français en application de « l’arrêt » de la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) rendu en juin 2014. Ce qui pose déjà un problème démocratique, comme le dénonce aujourd’hui une partie des juristes, puisque, en principe, c’est le Parlement qui vote les lois dont veut une société, ce ne sont pas des juges réunis en Cour Européenne des Droits de l’Homme qui doivent trancher les débats nationaux. Continuer la lecture de Va-t-on reconnaître en France le déni de maternité ? l’Humanité, 17 juin 2015

Robert Catalan, le mystérieux « Robert de l’Eure »

‘ai le plaisir de vous informer de la sortie de mon article dans le n° 89 de PATRIMOINE NORMAND avril, mai juin 2014.

Robert Catalan, le mystérieux « Robert de l’Eure »

Brassard de DMR de Robert Catalan (1922-1980)

70 ans après le débarquement allié en Normandie, on est toujours étonné de découvrir des résistants ayant joué un rôle important dans le maquis, mais dont les noms ont été mystérieusement oubliés. En cette année 2014 placée sous le signe du souvenir, portrait des actions de l’un de ces héros méconnus.
Sa famille est originaire d’Istanbul, jeune instituteur, il se cache en Normandie pour échapper à la répression antisémite et devient délégué militaire régional par intérim en Normandie et le lien avec Londres du maquis Surcouf,

voici le lien:  http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-47225.html