Femmes artistes avant 1900

Les autoportraits de femmes peintres à leur travail apparaissent en France au XVIIIè siècle, à partir des années 1770, lorsque les femmes artistes sont admises à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture (avec un quota de 4) et qu’elles prennent conscience qu’elles ont droit à un vrai statut professionnel.
Voir mon article, « Femmes peintres à leur travail : un art du manifeste ? », Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, n°3, juil-aout 2002.

Elisabeth Vigée Le Brun- Autoportrait à la palette, 1782 et Portrait de Mme de Polignac

Voir aussi « Liberté, égalité, exclusion, Femmes peintres en révolution, 1770-1804« , 2012 aux éditions Vendémiaire.

La Révolution mettra un terme à cette aspiration égalitaire en renvoyant les femmes artistes à leur famille.

 

 

La vie d’Adèle… sur France Inter: une éducation sentimentale réussie

Voilà un film très important qui nous sort (enfin!) du « mariage gay »…

Le fait que le réalisateur vienne d’ailleurs le met en position de comprendre l’ETRANGETE de l’homosexualité féminine pour les gens « normaux » ! et en même temps, il n’échappe pas à certains stéréotypes masculins sur la sexualité féminine… ce qui le rend d’autant plus passionnant. Comme historienne, je peux décrypter ces stéréotypes qui viennent de très loin et qui se condensent dans la question: « comment peuvent-elles jouir SANS HOMME? » Réponse: elles se frottent… elles sont des tribades…

je vous conseille donc d’écouter la suite sur FRANCE INTER, émission de Stéphanie DUNCAN, vendredi 4 octobre à 17H.

http://www.franceinter.fr/player/export-reecouter?content=733654

A part ça, j’ai adoré le contraste entre les gros plans des visages (comme si elles n’avaient pas de recul sur ce qu’elles vivent) et l’arrière plan métaphorique: le tronc d’arbre, le soleil à travers les feuilles, les huitres….

A déguster avec plaisir et reconnaissance!

Résistance à Pont-L’Evêque (14) pendant la Seconde guerre mondiale

Conférence de Marie-Josèphe BONNET à la Médiathèque de Lisieux (14), Place de la République,

Tél. +33 (0)2 31 484 100 – http://lisieux.c3rb.net

le SAMEDI 19 OCTOBRE 2013 à 15 heures.

La résistance à Pont-l’Evêque pendant la seconde guerre mondiale est probablement le chapitre le moins connu de l’histoire de la ville. Nous irons à la rencontre de ceux et celles qui ont dit « non » à la collaboration et à l’occupant et qui l’ont parfois payé de leur vie, comme l’avocat Henri Fequet. Qui sont-ils? Qu’ont-ils fait? comment pouvons-nous honorer leur mémoire?

Marie-Josèphe Bonnet est docteur en histoire, spécialiste de l’histoire des   femmes, de l’art  et de la Résistance. Elle a grandi à Pont-L’Evêque où ses familles maternelles et paternelles résidaient pendant l’occupation.

Jules Letac 1888-1981 Maire de Pont-L’Evêque 1944-1946

La première séance du nouveau Conseil municipal a lieu de 7 juin 1945. Elle est ouverte par une allocution de Jules Letac, maire de Pont-L’Evêque  élu en décembre 1944 après la révocation de Jean Bureau pour collaboration, qui ouvre la séance par ces mots :

« C’est avec un réel plaisir et une grande joie que je puis saluer ce soir le retour et la présence à notre réunion du Conseil municipal de deux des nôtres déportés en Allemagne : M. Pidoux et M. le Docteur Grandrie. Votre place, chers collègues, n’était vide depuis de longs mois qu’en apparence car votre souvenir était toujours parmi nous et combien de fois n’avons-nous pas prononcé vos noms et évoqué les souffrances que l’allemand vous faisait supporter injustement. Aussi avons-nous été heureux, lors des dernières élections de constater que tous avaient pensé comme nous en renouvelant votre mandat. Cependant, une ombre voile notre joie. En effet, notre troisième collègue Me Féquet n’est pas rentré, n’ayant pu supporter les mauvais traitements infligés dans le sinistre camp de Dachau, il est décédé là-bas, en pays ennemi. Nous perdons en la personne de Maître Féquet un bon ami et un membre éminent de notre assemblée communale, à l’esprit subtil, au grand cœur et dont les avis éclairés étaient toujours écoutés».

Le conseil observe ensuite une minute de silence.

ci dessous à gauche: Maitre Henri Féquet en 1938 et à droite le docteur Etienne Grandrie, deux résistants déportés. (archives M.J. Bonnet)

Conférence à Strasbourg: Andrée Jacob (1906-2002) et Eveline Garnier (1904-1989),

Samedi 27 avril 2013, à 15h, Médiathèque Olympe de Gouges, STRASBOURG

Pour compléter, voici un article de Ouest-France (2-2-2013) sur ma conférence au Mans, aux « Rencontres Femmes d’Histoire » sur le thème Guerre et Paix. Passionnante journée.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Marie-Jo-Bonnet-raconte-les-resistantes-oubliees-_72181-avd-20130202-64493185_actuLocale.Htm

 

Histoire de l’amour entre femmes dite homosexualité

France Inter, émission de Stéphanie Duncan vendredi 30 novembre:

http://www.franceinter.fr/emission-les-femmes-toute-une-histoire-l-homosexualite-feminine

 

Cette histoire de l’amour entre femmes tient compte du regard extérieur des hommes et de l’approche des lesbiennes.

L’analyse à long terme dégage une évolution des moeurs, des mentalités et de la place des femmes dans la société. (Thèse d’histoire, Paris VII, 1979)

 

Liberté, égalité, exclusion, Femmes peintres en révolution, 1770-1804

Bonjour j’ai le plaisir de vous informer de la sortie de mon nouveau livre aux éditions Vendémiaire  qui sera en librairie le 7 novembre prochain.

SIGNATURE au festival Cinéfable, le samedi 3 novembre 2012.

et au Salon du livre de EVREUX le 9 décembre

Un éclairage précieux sur le rôle déterminant des peintres qui sont à l’origine d’un mouvement d’émancipation des femmes dans l’art au XVIIIe siècle. L’auteur dépeint une génération combative qui, consciente des limitations imposées à son sexe, adopte des stratégies inédites pour intégrer l’Académie royale et acquérir une légitimité artistique et une relative souveraineté dans les actes de la vie sociale. Parallèlement, ces femmes créent des écoles et commencent à exposer dans de petits Salons qui fleurissent à Paris.

Cette dynamique identitaire qui se cristallise dans le genre de l’autoportrait constitue la part la plus originale et la plus neuve de leur contribution à la Révolution française et à l’histoire de l’art du XVIIIe siècle. Une nouvelle image fort différente de celle de la femme-nature mise à la mode par Boucher, de celle des libertines de Fragonard ou des mères éplorées peintes par David à côté des valeureux héros républicains.

Lorsque la Révolution se déclenche, les femmes artistes occupent une position enviable. Or, ce mouvement d’émancipation est vite brisé. Suppression et censure s’exerceront contre leur statut professionnel. Elles seront rigoureusement exclues des institutions républicaines mises en place par le nouveau régime des arts. Après avoir conquis les premières places, elles seront, sous le coup de décisions politiques catastrophiques, renvoyées à un genre féminin étroit, sentimental et maternel qui finira par leur couper les ailes.

 

SALONS du LIVRE printemps-été 2012

 

M.J. Bonnet avec Christiane Lablancherie au SALON du LVIRE de GRANVILLE 4-5 aout 2012 photo: Joël Bellenfant

Dimanche 16 septembre je serai à ROUEN au quai des livres.

En signature:

Histoire de l’émancipation des femmes, Ed. Ouest-France

Violette Morris, Histoire d’une scandaleuse, Ed. perrin

Les voix de la Normandie combattante, été 1944, Ed. Ouest-France.

 

VOUS POUVIEZ ME RETROUVER EGALEMENT au 4e Salon du Livre « Histoire et Mémoire » à Sainte Mère Eglise les samedi-dimanche 26 et 27 mai 2012.

Le samedi matin 26 mai, j’étais à la librairie LA PLUME AU VENT, à Lisieux.

et  au 4ème Salon des Femmes de Lettres qui aura lieu cette année le 31 mai au Cercle National des Armées (8 place Saint-Augustin, Paris 8ème) de 19h30 à 21h30.

L’Eure d’été du livre, dans la galerie marchande du Centre Leclerc de VERNON, de 10h à 18h30.

– à la Librairie des Femmes, 35 rue Jacob, 75006 Paris, le jeudi 28 juin à 18h30.

– à L‘ABBAYE de Grestain (Eure)  le jeudi 12 juillet prochain à 16h sur le thème de «Les courants d’émancipation féminine au Moyen Age» suivie de la dédicace de « L’histoire de l’émancipation des femmes »

Au salon du livre de Granville, les 4 et 5 aout…

et dans l’entretien avec Claire Mélanie: (http://www.eclairement.com/Histoire-de-l-emancipation-des

et sur Radio Libertaire, émission femmes libres, mercredi 16 mai, 18h30 à 20h sur mon livre. FM 89.4. vous pouvez le réécouter sur le net. A bientôt…

Histoire de l’Emancipation des femmes, Ed. Ouest-France

En librairie le 20 mars 2012:

Qu’est-ce que s’émanciper, quand on naît femme dans une société dirigée par, et pour les hommes ? Quelles formes, quels combats, quels acquis, toujours menacés et quels courants porteurs, se manifestent au cours de l’histoire ? Comment s’articule l’émancipation individuelle et collective ? Comment les rendre visibles au moyen d’une iconographie originale ? Autant d’attentes auxquelles répond ce livre.

Pour Marie-Josèphe Bonnet, cet éveil de la conscience féminine commence au Moyen Age avec les visionnaires et mystiques qui osèrent prendre la parole dans le cadre trop étroit de la religion de Dieu-le-Père afin d’exprimer leur expérience singulière. Ces hérétiques seront rejointes par les intellectuelles, poètes, frondeuses, amazones et femmes des Lumières qui contestent l’inégalité entre les sexes tout en développant une culture des Salons. Si la Révolution française ouvre l’ère des féminismes et des combats pour les droits, d’autres formes d’émancipation s’élaborent : union libre, libération sexuelle, libre maternité, connaissance de soi et de l’inconscient, pratiques artistiques, quête spirituelle, sans oublier un engagement citoyen dans les combats collectifs. S’individualiser en tant que femme, déconstruire les normes sexuelles, conquérir sa liberté et sa place dans la Cité, tel peut-être le défi de l’émancipation qui concerne les hommes tout autant que les femmes. Histoire de l’émancipation des femmes

vous pourrez m’écouter sur RTL  le 8 mars, de 15 à 16h…
Jeudi 08 mars : L’histoire de l’émancipation des femmes – avec Marie-Joseph Bonnet, historienne –

« http://www.rtl.fr/emission/on-est-fait-pour-sentendre/billet/jeudi-08-mars-l-histoire-de-l-emancipation-des-femmes-avec-marie-joseph-bonnet-historienne-7744918958 »

vous pouvez aussi lire la notice d’Evelyne Bloch Dano dans le Marie-Claire de ce mois-ci (mars-avril)

 

CONFERENCE à la MEDIATHEQUE ANDRE MALRAUX de LISIEUX (14)

          Samedi 10 mars 2012, 15h:

Les   DIFFERENTES DIMENSIONS de L’EMANCIPATION des FEMMES en FRANCE DEPUIS 1945. … depuis l’acquisition du droit de vote : Mouvement de Libération des Femmes, liberté sexuelle, création, pensée, mobilisations collectives et individuelles.

 

Un biographie de Laure Diebold-Mutschler par Anne-Marie Wimmer

Anne-Marie Wimmer, Code : Mado, Enquête. Mais qui donc est Laure Diebold-Mutschler ? Préface de Vladimir Trouplin conservateur du musée de l’Ordre de la Libération, Ponte Vecchio éditions, 2011. 261 p., 21 €. ISBN 978-2-917909-041.

Comme l’indique le sous-titre, ce livre n’est pas une biographie, mais une enquête sur la disparition de la mémoire collective d’une grande résistante, une des six femmes Compagnons de la Libération, Laure Diebold-Mutschler. Engagée dès 1940 dans la Résistance, à l’âge de vingt cinq ans, elle est notamment agent de liaison du réseau Mithridate avant de d’entrer à Lyon dans les Forces Françaises libres et de devenir la secrétaire de Jean Moulin. Elle sera arrêtée le 24 septembre 1943 à Paris, au bureau du Secrétariat de la Délégation générale avec huit autres personnes, dont son mari, déportée en Allemagne d’où elle rentrera ainsi que son mari en 1945.

Anne-Marie Wimmer l’a découverte en faisant une enquête sur sa ville natale de Erstein, en Alsace, où elle sont nées toutes les deux. En reconstituant sa vie et au fur et à mesure de l’enquête, Anne-Marie Wimmer découvre que la petite résistante « Mado » qu’évoque incidemment Daniel Cordier dans son livre « Caracalla », eut à Lyon, un rôle bien plus important qu’il ne le dit. Engagée officiellement au Réseau Délégation Générale dès le 1er septembre 1942, en qualité de secrétaire-dactylo de Jean Moulin, elle était donc dépositaire de tous les secrets puisque c’était elle qui codait, décodait et tapait à la machine les courriers que « Rex » transmettait au BCRA de Londres. Elle était donc un élément clé de l’action de Moulin dans la réunification de la résistance. Elle sera d’ailleurs nommée Compagnon de la Libération dès le 20 novembre 1944, alors qu’elle était toujours déportée au Kommando de Taucha, près de Leipzig.

Ce livre passionné et vagabond s’interroge sur les causes d’une occultation incompréhensible, au regard des états de service de Laure Diebold-Mutschler. Pourquoi n’a t-elle pas intéressé les historiens ? Pourquoi Cordier minore t-il son rôle ? Pourquoi n’a t-elle rien écrit à son retour de déportation, et finalement, qui avait intérêt à occulter son rôle ? Les circonstances de son arrestation n’ont pas vraiment été élucidées et il est probable que tout n’a pas été dit sur ce qu’on appelle « l’affaire du 129 rue de la Pompe », à commencer par Cordier lui-même qui termine Caracalla sur l’arrestation de Moulin en juin 1943. Il ne parle pas de ce qu’il a fait après. Si cette enquête nous laisse sur notre faim, ne doutons pas qu’Anne-Marie Zimmer va poursuivre ses recherches sur une résistante dont le rôle fut si important et qui peut beaucoup nous apprendre sur l’engagement des femmes dans la France combattante et leur participation aux plus hautes instances de la Résistance.

Marie-Josèphe Bonnet –

PS du 15-12-2011: Depuis la publication du livre, j’ai trouvé aux Archives nationales cette « Note » de Bouchinet-Serruelles (qui a succédé à Moulin après son arrestation)  sur « L’affaire de la rue de la Pompe » adressée à Henri Michel, 31 mars 1976 (Archives Nationales)

« Rue de la Pompe, ils (les Allemands venus arrêter les membres de la Délégation) trouvent les bureaux du secrétariat de la Délégation et arrêtent Pierre Péry, Mme Laure Diebold (dite Mado) et son mari. Mado est ma secrétaire après avoir été celle de Jean Moulin ». p. 2