Un biographie de Laure Diebold-Mutschler par Anne-Marie Wimmer

Anne-Marie Wimmer, Code : Mado, Enquête. Mais qui donc est Laure Diebold-Mutschler ? Préface de Vladimir Trouplin conservateur du musée de l’Ordre de la Libération, Ponte Vecchio éditions, 2011. 261 p., 21 €. ISBN 978-2-917909-041.

Comme l’indique le sous-titre, ce livre n’est pas une biographie, mais une enquête sur la disparition de la mémoire collective d’une grande résistante, une des six femmes Compagnons de la Libération, Laure Diebold-Mutschler. Engagée dès 1940 dans la Résistance, à l’âge de vingt cinq ans, elle est notamment agent de liaison du réseau Mithridate avant de d’entrer à Lyon dans les Forces Françaises libres et de devenir la secrétaire de Jean Moulin. Elle sera arrêtée le 24 septembre 1943 à Paris, au bureau du Secrétariat de la Délégation générale avec huit autres personnes, dont son mari, déportée en Allemagne d’où elle rentrera ainsi que son mari en 1945.

Anne-Marie Wimmer l’a découverte en faisant une enquête sur sa ville natale de Erstein, en Alsace, où elle sont nées toutes les deux. En reconstituant sa vie et au fur et à mesure de l’enquête, Anne-Marie Wimmer découvre que la petite résistante « Mado » qu’évoque incidemment Daniel Cordier dans son livre « Caracalla », eut à Lyon, un rôle bien plus important qu’il ne le dit. Engagée officiellement au Réseau Délégation Générale dès le 1er septembre 1942, en qualité de secrétaire-dactylo de Jean Moulin, elle était donc dépositaire de tous les secrets puisque c’était elle qui codait, décodait et tapait à la machine les courriers que « Rex » transmettait au BCRA de Londres. Elle était donc un élément clé de l’action de Moulin dans la réunification de la résistance. Elle sera d’ailleurs nommée Compagnon de la Libération dès le 20 novembre 1944, alors qu’elle était toujours déportée au Kommando de Taucha, près de Leipzig.

Ce livre passionné et vagabond s’interroge sur les causes d’une occultation incompréhensible, au regard des états de service de Laure Diebold-Mutschler. Pourquoi n’a t-elle pas intéressé les historiens ? Pourquoi Cordier minore t-il son rôle ? Pourquoi n’a t-elle rien écrit à son retour de déportation, et finalement, qui avait intérêt à occulter son rôle ? Les circonstances de son arrestation n’ont pas vraiment été élucidées et il est probable que tout n’a pas été dit sur ce qu’on appelle « l’affaire du 129 rue de la Pompe », à commencer par Cordier lui-même qui termine Caracalla sur l’arrestation de Moulin en juin 1943. Il ne parle pas de ce qu’il a fait après. Si cette enquête nous laisse sur notre faim, ne doutons pas qu’Anne-Marie Zimmer va poursuivre ses recherches sur une résistante dont le rôle fut si important et qui peut beaucoup nous apprendre sur l’engagement des femmes dans la France combattante et leur participation aux plus hautes instances de la Résistance.

Marie-Josèphe Bonnet –

PS du 15-12-2011: Depuis la publication du livre, j’ai trouvé aux Archives nationales cette « Note » de Bouchinet-Serruelles (qui a succédé à Moulin après son arrestation)  sur « L’affaire de la rue de la Pompe » adressée à Henri Michel, 31 mars 1976 (Archives Nationales)

« Rue de la Pompe, ils (les Allemands venus arrêter les membres de la Délégation) trouvent les bureaux du secrétariat de la Délégation et arrêtent Pierre Péry, Mme Laure Diebold (dite Mado) et son mari. Mado est ma secrétaire après avoir été celle de Jean Moulin ». p. 2

Conférences-débat- signatures sur Violette MORRIS

– Revue « Genre, sexualité et société » n°6, février 2012, compte-rendu de Michaël Bertrand,

http://gss.revues.org/index1983.html

– A GRENOBLE, vendredi 25 novembre, 19 h, conférence  sur Violette Morris au local de CIGALE, 8 rue Sergent Bobillot, Grenoble, à 19h30, à l’invitation des Voies d’Elles, association des lesbiennes de Grenoble, même adresse, 04/76/85/20/64, entrée libre, soirée en mixité. Bienvenue à tous.

– SALON DU LIVRE d’HISTOIRE de VERDUN, le SAMEDI 5 novembre 2011 et dimanche 6 au centre mondial de la paix, signature de mes trois derniers livres. (voir photo ci-contre)

Conférence à l’Association  BICAUSE: Lundi 11 octobre à 20h au Centre LGBT de Paris – Violette Morris, histoire d’une scandaleuse – ouvert à tous:

– Salon de Livarot, samedi 15 et dimanche 16 octobre

 

Interview à la radio et télévision belge française RTBF en août 2011.

A l’occasion de la sortie de « VIOLETTE MORRIS, histoire d’une scandaleuses, Ed. Perrin, 2011.
NOUVELLE RECHERCHES sur VIOLETTE MORRIS à partir des archives (BCRA, police, Archives nationales et départementales, Rouen, Caen)

Le Monde des livres, page histoire des femmes, 17 juin 2011.
Le monde supplément des livres 16 juin 2011

– France culture, « La Fabrique de l’Histoire« , jeudi 9 juin: « Travestissement » de femme en homme 3/3.
Pour écouter:
www.franceculture.com/blog-au-fil-des-ondes-2011-03-23-a-ecouter-du-samedi-9-au-vendredi-15-avril-respect-un-nouveau-contr

– article de Yannick Ripa dans « Libération » 26 mai 2011: « Violette Morris Hors la loi du genre »

www.liberation.fr/livres/01012339596-violette-morris-hors-la-loi-du-genre

– SALON DU LIVRE D’HISTOIRE de SAINTE-MERE-EGLISE (50) dans la Manche. le samedi 28 et dimanche 29 mai.
Conférence dimanche, 15h, à la médiathèque, sur Violette Morris.

– Mercredi 11 mai, à 19h, LIBRAIRIE VIOLET & CO, 102 rue de Charonne, 75011 Paris.

SALON DU LIVRE DE CAEN, dimanche 15 mai, l’après midi, au stand du Mémorial de Caen.

Plus de 75 personnes sont venues à la Conférence-Débat
à Beuzeville, le samedi 16 avril, à 16 h.
Salle du Conseil de la MAIRIE de BEUZEVILLE (27210).

Appel à témoignages sur les fusillés de la prison de Caen

Appel à témoignages

sur les fusillés de la Maison d’arrêt de Caen du

6 juin 1944

Le nombre exact des fusillés de la Maison d’arrêt de Caen, le 6 juin 1944, et la destination finale de leur corps demeurent inconnus à ce jour.

En ma qualité d’historienne, j’entreprends une nouvelle étude complète au sujet de cette affaire à partir des sources d’archives et des témoignages.

Il m’importe d’établir avec toute la rigueur historique que requiert, à la fois, la nature de l’évènement ainsi que le respect et les attentes des familles : les faits exacts,  les motifs et les subordinations de ceux qui ont agi, les raisons du choix des victimes parmi lesquelles ne se trouvaient pas que des personnes ayant eu un rôle important dans la Résistance, et de tenter, peut-être de progresser dans la recherche des corps.

Les dossiers d’archives que j’ai déjà consultés contiennent des éléments importants sur cette affaire, mais les informations qui permettraient de conclure, manquent, au final. Les enquêtes d’initiatives variées qui ont été menées à différentes époques et les rapports qui ont été déposés méritent une nouvelle exploitation.

Enfin, j’invite toute personne qui  le souhaite, à me faire parvenir son témoignage. Un simple détail pour vous, peut être un élément clé dans la quête de l’historien qui met en perspective et croise les informations des différentes sources qu’il exploite.

Si des familles en exprimaient le désir, il serait possible d’organiser également une rencontre  à Caen.

Marie-Josèphe Bonnet, Docteur en Histoire, auteur également de Violette Morris, Histoire d’une scandaleuse, Ed. Perrin, 2011.

SCULPTURE’ELLES à Boulogne-Billancourt: Un ÉVENEMENT

Anne Rivière dans l'exposition au Musée des Années Trente

Pour la première fois en France, 77 sculptures d’artistes femmes ayant vécu en France sont exposées au musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt.
Sur la photo, Anne Rivière, commissaire scientifique, dans la salle d’exposition, photographiée par Marie-Jo Bonnet entre Jane Poupelet (à droite) et Annie Höfken-Hempel. À gauche, Marie Bashkirtseff. En arrière plan,Germaine Oury-Desruelles.
entree de l'exposition: de g. à d.: Hélène Bertaux, Alicia Penalba, Brigitte Terziev

Petit compte rendu de ma conférence à Beuzeville sur Violette Morris

conference violette morris16-4-2011 Beuzeville
Plus de 75 personnes sont venues samedi dernier à la salle du conseil de la Mairie de Beuzeville pour ma conférence sur Violette Morris. Du jamais vu à plus d’un titre puisque c’est la première fois qu’un tel sujet était débattu en public, avec des personnes qui avaient croisé Violette Morris, et dans la ville même où habitaient les Bailleul, tués par le maquis Surcouf.
Autant dire que l’opération était risquée…
Mais.. M. Le maire, Jean-Pierre Flambard, a présenté la réunion suivi de Samuel Grente, l’organisateur de la rencontre…
et, j’avais apporté des documents d’archives…
Il était évident que les gens voulaient entendre une autre version des faits, en discuter, échanger, se faire leur propre opinion, et en
discuter avec une historienne après avoir écouté mon exposé dans un silence attentif.
La rencontre a duré plus de deux heures 30.
Les enfants Bailleul (tués dans l’attentat) ont été définitivement lavés de l’accusation d’avoir dénoncé leur professeur à Honfleur
(accusation « justifiant » leur mort) ainsi que la famille Bailleul, victime de projections haineuses, comme il arrive souvent en temps de
guerre.
Des questions ont été soulevées comme celle-ci: Pourquoi n’a -t-on pas attendu de juger Violette Morris?
Est-ce qu’elle dérangeait ?
Est-ce Violette Morris qui était visée dans l’attentat ou les Bailleul, etc.

Personnellement, je trouve que cette rencontre a été très importante, notamment pour commencer à échanger autour de l’inévitable culpabilité collective liée à ce type d’événement.
car si le maquis Surcouf a assumé la responsabilité collective de « l’exécution » des six personnes, refusant de dire qui avait tiré, la « faute » due à l’erreur de jugement sur la dangerosité des personnes tuées n’a pas été levée…
C’est donc à un travail de libération collective, par le biais de la confrontation aux archives, de la recherche de la vérité et de la parole, que nous avons tous procédé au cours de cette rencontre très passionnante.

Une lecture de « L’ÉTRANGE DÉFAITE » de Marc BLOCH

Une lecture de « L’étrange défaite » de Marc Bloch, par Marie-Jo Bonnet

« Il est bon qu’il y ait des hérétiques ».

Il est difficile de lire le « témoignage » de Marc Bloch sans être secouée d’indignation. À cause, d’abord, du sacrifice de sa vie que cet éminent historien du Moyen Age consenti pour la Libération de notre pays. C’est vraiment cher payer un tribut du sang pour lequel il avait déjà plus que donné durant la Première Guerre mondiale. A cause, aussi, des circonstances dans lesquelles il a été amené à écrire ce document. Professeur d’histoire à la Sorbonne, il a été révoqué pour ses origines juives, puis « relevé de déchéance » avec d’autres universitaires pour « services scientifiques exceptionnels rendus à l’État français ». Marc Bloch entrera dans la Résistance à Lyon, où il est arrêté le 8 mars 1944, torturé par la Gestapo et fusillé alors que les Alliés viennent de débarquer en Normandie. Continuer la lecture de Une lecture de « L’ÉTRANGE DÉFAITE » de Marc BLOCH

SOUVENIRS de GUERRE 1914-1918 de André LETAC

André LETAC, Souvenirs de guerre 1914-1918

A l’occasion de la sortie du livre, une rencontre-dédicace aura lieu

– Librairie LA PLUME AU VENT, le samedi 27 novembre de 10h30 à 12h30, avenue Victor Hugo à LISIEUX (14100)

– Salon du livre de BEUZEVILLE le dimanche 28 novembre toute la journée.

« Je veux tout simplement raconter ce que j’ai vu, subi, enduré », écrivait André Letac dans l’introduction de ses souvenirs de la guerre de 1914-1918. Ce qui aurait pu être un simple témoignage sur la vie des poilus, devient sous sa plume un récit d’une force poétique étonnante, où se mêle le regard quasi expert du combattant de première ligne, les impressions d’un artiste touché par la beauté du « spectacle de la guerre », et l’indignation d’un patriote devant les souffrances endurées par les « pauvres poilus ».
Originaire du Pays d’Auge, André Letac avait 24 ans lors de la mobilisation générale et venait de se marier. Il participa aux batailles de Charleroi, Guise, la Somme, l’Artois et Verdun, où il est fait prisonnier en juin 1916. Interné à la citadelle de Mayence puis au camp de Strassburg Westpreussen, il nous livre alors un récit de la vie de prisonnier en Allemagne d’une singulière acuité. Un seul regret, qu’il ait tenu secret ses cahiers que son épouse découvrira dans son bureau, au fond de son armoire normande, à sa mort en 1957. Voilà un grand texte sur la Première Guerre Mondiale qui révèle un véritable talent d’écrivain.

L'Éveil du 30-11-2010 au salon du livre de Beuzeville

Colloque 40 ans du MLF-communication « Révolution/réformisme homosexuel…. »

Catherine Gonnard, Marie-Jo Bonnet, Odile Debloos
Catherine Gonnard, Marie-Jo Bonnet, Odile Debloos

samedi 23 octobre à l’Hôtel de ville- Photo C. Deudon

COLLOQUE organisé par la COORDINATION LESBIENNE EN FRANCE, « MOUVEMENT des LESBIENNES, Lesbiennes en MOUVEMENT

Communication: « Révolution et/ou réformisme homosexuel dans les années 1970 ».

« J’aimerai dire en introduction que l’homosexualité a été le moteur du MLF. Homosexualité symbolique et réelle. Sans les lesbiennes, il n’y aurait pas eu de MLF aussi subversif et sans le MLF, il n’y aurait pas eu l’émergence d’un mouvement homosexuel révolutionnaire. C’est-à-dire en rupture avec le réformisme homophile de l’association Arcadie. Enfin, je dirai que le MLF a été pour moi le lieu d’une renaissance. C’est là où je me suis acceptée comme femme, où je suis devenue fière d’être un femme rebelle unie à d’autres femmes rebelles et où j’ai assumé ouvertement mes désirs. C’est là aussi où la sexualité a cessé d’être une frontière séparant d’un côté les hétéros et de l’autre les homos.
Je parlera aujourd’hui du mouvement homosexuel proprement dit et des réflexions que m’a inspiré le film sur Harvey Milk qui raconte la révolte des homosexuels à San Francisco. Car il se trouve que les deux mouvements, à Paris et à San Francisco sont nés pratiquement au même moment…. »

Un ouvrage pour redonner sa place à la résistance normande….

Ouest-France / Basse-Normandie / Alençon / Camembert / Archives du lundi 06-09-2010

à la Maison de la Presse à Vimoutiers

Un ouvrage pour redonner sa place à la résistance normande – Vimoutiers
lundi 06 septembre 2010

Les voix de la Normandie combattante (été 1944). Tel est le titre de l’ouvrage de Marie-Josèphe Bonnet, paru aux éditions Ouest-France. Vendredi, une rencontre dédicace avec l’auteur a été organisée par la Maison de la presse. Docteur en histoire, historienne d’art, écrivaine et conférencière, Marie-Josèphe Bonnet, originaire de Pont-l’Évêque, a souhaité en réalisant ce livre « redonner sa place à la résistance normande. Beaucoup de livres ont été publiés sur la bataille de Normandie. L’originalité de cet ouvrage, c’est qu’il donne la parole à la résistance. Car aussi étonnant que cela paraisse, les récits des résistants normands sur leur action pendant l’Occupation et la bataille de Normandie, sont pour la plupart inédits. Je me suis basée sur les rapports réunis par le comité d’histoire de la seconde Guerre mondiale, conservés aux archives nationales ».
Car, poursuit-elle « l’image des Normands est bien plus intéressante et active que ce qu’on nous a dit : à savoir des gens qui recevaient les bombes et qui attendaient d’être libérés par les alliés. C’est une histoire bien différente de l’histoire officielle que nous racontent ces paysans, ces notables, artisans, mères de famille, instituteurs, gendarmes ou curés de village ».
Mais aussi, « les rapports entre les services secrets anglais et gaullistes permettent de voir que la Normandie ne fut pas seulement le territoire où s’est jouée la victoire militaire sur le nazisme. Elle est aussi un terrain d’affrontements politiques entre les alliés anglo-américains et la France combattante du général de Gaulle, qui lutte pour retrouver sa souveraineté et sa grandeur ». Ce livre passionnant a nécessité cinq ans de recherches à son auteur. Marie-Josèphe Bonnet tiendra une conférence sur La résistance dans le Pays d’Auge pendant la Seconde Guerre mondiale, le samedi 2 octobre à 15 h, à l’auditorium de la médiathèque à Lisieux.

Bad Behavior has blocked 1843 access attempts in the last 7 days.