Robert Catalan, le mystérieux « Robert de l’Eure »

‘ai le plaisir de vous informer de la sortie de mon article dans le n° 89 de PATRIMOINE NORMAND avril, mai juin 2014.

Robert Catalan, le mystérieux « Robert de l’Eure »

Brassard de DMR de Robert Catalan (1922-1980)

70 ans après le débarquement allié en Normandie, on est toujours étonné de découvrir des résistants ayant joué un rôle important dans le maquis, mais dont les noms ont été mystérieusement oubliés. En cette année 2014 placée sous le signe du souvenir, portrait des actions de l’un de ces héros méconnus.
Sa famille est originaire d’Istanbul, jeune instituteur, il se cache en Normandie pour échapper à la répression antisémite et devient délégué militaire régional par intérim en Normandie et le lien avec Londres du maquis Surcouf,

voici le lien:  http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-47225.html

 

Femmes artistes avant 1900

Les autoportraits de femmes peintres à leur travail apparaissent en France au XVIIIè siècle, à partir des années 1770, lorsque les femmes artistes sont admises à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture (avec un quota de 4) et qu’elles prennent conscience qu’elles ont droit à un vrai statut professionnel.
Voir mon article, « Femmes peintres à leur travail : un art du manifeste ? », Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, n°3, juil-aout 2002.

Elisabeth Vigée Le Brun- Autoportrait à la palette, 1782 et Portrait de Mme de Polignac

Voir aussi « Liberté, égalité, exclusion, Femmes peintres en révolution, 1770-1804« , 2012 aux éditions Vendémiaire.

La Révolution mettra un terme à cette aspiration égalitaire en renvoyant les femmes artistes à leur famille.

 

 

« ELLE » Point de vue de Marie-Jo Bonnet sur le mariage…

Je suis passée à Europe 1 dimanche dernier au sujet de mariage dans l’émission de Marion Ruggieri  « Il n’y en a pas deux comme Elle »….
voici la connection (je passe en deuxième).
Voir aussi le numéro de ELLE spécial mariage du 18 janvier 2013 dans lequel il y a un « grand Entretien d’Isabelle Duriez avec M.J. Bonnet- 
Dommage qu’Elisabeth Vigée Lebrun n’était pas mariée avec Marie-Antoinelle, car mon dernier livre, « LIBERTE EGALITE EXCLUSION, Femmes peintres en Révolution 1770-1804 », serait sur toutes les radios….

Un biographie de Laure Diebold-Mutschler par Anne-Marie Wimmer

Anne-Marie Wimmer, Code : Mado, Enquête. Mais qui donc est Laure Diebold-Mutschler ? Préface de Vladimir Trouplin conservateur du musée de l’Ordre de la Libération, Ponte Vecchio éditions, 2011. 261 p., 21 €. ISBN 978-2-917909-041.

Comme l’indique le sous-titre, ce livre n’est pas une biographie, mais une enquête sur la disparition de la mémoire collective d’une grande résistante, une des six femmes Compagnons de la Libération, Laure Diebold-Mutschler. Engagée dès 1940 dans la Résistance, à l’âge de vingt cinq ans, elle est notamment agent de liaison du réseau Mithridate avant de d’entrer à Lyon dans les Forces Françaises libres et de devenir la secrétaire de Jean Moulin. Elle sera arrêtée le 24 septembre 1943 à Paris, au bureau du Secrétariat de la Délégation générale avec huit autres personnes, dont son mari, déportée en Allemagne d’où elle rentrera ainsi que son mari en 1945.

Anne-Marie Wimmer l’a découverte en faisant une enquête sur sa ville natale de Erstein, en Alsace, où elle sont nées toutes les deux. En reconstituant sa vie et au fur et à mesure de l’enquête, Anne-Marie Wimmer découvre que la petite résistante « Mado » qu’évoque incidemment Daniel Cordier dans son livre « Caracalla », eut à Lyon, un rôle bien plus important qu’il ne le dit. Engagée officiellement au Réseau Délégation Générale dès le 1er septembre 1942, en qualité de secrétaire-dactylo de Jean Moulin, elle était donc dépositaire de tous les secrets puisque c’était elle qui codait, décodait et tapait à la machine les courriers que « Rex » transmettait au BCRA de Londres. Elle était donc un élément clé de l’action de Moulin dans la réunification de la résistance. Elle sera d’ailleurs nommée Compagnon de la Libération dès le 20 novembre 1944, alors qu’elle était toujours déportée au Kommando de Taucha, près de Leipzig.

Ce livre passionné et vagabond s’interroge sur les causes d’une occultation incompréhensible, au regard des états de service de Laure Diebold-Mutschler. Pourquoi n’a t-elle pas intéressé les historiens ? Pourquoi Cordier minore t-il son rôle ? Pourquoi n’a t-elle rien écrit à son retour de déportation, et finalement, qui avait intérêt à occulter son rôle ? Les circonstances de son arrestation n’ont pas vraiment été élucidées et il est probable que tout n’a pas été dit sur ce qu’on appelle « l’affaire du 129 rue de la Pompe », à commencer par Cordier lui-même qui termine Caracalla sur l’arrestation de Moulin en juin 1943. Il ne parle pas de ce qu’il a fait après. Si cette enquête nous laisse sur notre faim, ne doutons pas qu’Anne-Marie Zimmer va poursuivre ses recherches sur une résistante dont le rôle fut si important et qui peut beaucoup nous apprendre sur l’engagement des femmes dans la France combattante et leur participation aux plus hautes instances de la Résistance.

Marie-Josèphe Bonnet –

PS du 15-12-2011: Depuis la publication du livre, j’ai trouvé aux Archives nationales cette « Note » de Bouchinet-Serruelles (qui a succédé à Moulin après son arrestation)  sur « L’affaire de la rue de la Pompe » adressée à Henri Michel, 31 mars 1976 (Archives Nationales)

« Rue de la Pompe, ils (les Allemands venus arrêter les membres de la Délégation) trouvent les bureaux du secrétariat de la Délégation et arrêtent Pierre Péry, Mme Laure Diebold (dite Mado) et son mari. Mado est ma secrétaire après avoir été celle de Jean Moulin ». p. 2

Vive le CLITO… et le reste…

J’ai le plaisir de vous faire partager la préface que j’avais écrite en 2008 pour le livre
« Les filles ont la peau douce« , de Axelle Stéphane, préface qui disparut (à mon corps défendant) lors de la deuxième édition.
La voilà devenue très actuelle….

Une nouvelle éducation sentimentale pour L

Pour qui douterait de l’utilité d’un Guide pour L, il n’est qu’a se souvenir de l’exposition « Le Zizi sexuel » , destinée aux adolescents et pré-adolescents et qui était censé les éduquer sur « l’amour et la sexualité ». Les présupposés « phallocentriques » d’un tel projet sont assez explicites, hélas, encore aujourd’hui, pour que nous lisions avec un intérêt redoublé le Guide pour L d’Axelle Stéphane. Et d’ailleurs, l’auteur ne s’en cache pas : c’est parce qu’il n’existait pas ce genre de livre dont elle aurait eu tant besoin dans son adolescence, qu’elle l’a écrit. Je pourrais en dire autant des miens, comme toutes celles et ceux qui écrivent sur ce sujet… occulté.
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Publication: Création-Procréation, le processus créatif au féminin

J’ai le plaisir de vous informer de la sortie d’un livre collectif dirigé par René Frydman et Myriam Szejer,
LA NAISSANCE -HISTOIRE, CULTURES ET PRATIQUES D’AUJOURD’HUI, Albin Michel, octobre 2010, 65 €,
1400 p..

Parmi les 190 contributions, vous trouverez des textes de Yvonne Knibiehler, Irène Théry et
M.J. Bonnet, « Création, procréation, le processus créatif au féminin« .

« Camarades », roman de Brigitte HERMANN

J’ai le plaisir de vous signaler le roman de Brigitte Hermann,« Camarades », qui se passe en 1968 et qui est un des meilleurs romans que j’ai lu sur le sujet.
voici la chronique de Geneviève Senger sur le roman. Bonne lecture

Camarades : éclatant bijou

Le titre du dernier ouvrage de Brigitte Hermann, philosophe et historienne d’art à qui l’on doit, entre autres, un essai sur Kandinsky, annonce la couleur : camarades. Tout un programme. On est loin de l’hymne à l’amitié et au discours lénifiant sur la solidarité et la fraternité. Avec Brigitte Hermann, on est jeté dans la fosse aux lions, et l’action d’ailleurs se déroule à Lyon, ville mythique qui vit périr les martyrs chrétiens, en leur temps.
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Les NOCES entre la PENSÉE et la VIE

Les NOCES entre la PENSÉE et la VIE *
Marie-Jo BONNET

« Il faudrait fêter cet avènement d’une possibilité qui d’elle-même et de force s’inscrit dans la lutte des femmes, des noces entre la pensée et la vie. Ne pas résister à cette fusion est notre chance de participer activement à la mise en place d’une révolution humaine et irréversible ».
anonyme, Le Torchon Brûle n°0, 1970.

Les recherches sur les femmes, l’amour entre femmes et l’homosexualité sont nées dans le double contexte de dés-institution du savoir initié par Mai 68 et de l’extraordinaire bouillonnement culturel qui s’en est suivi. Sans la rupture avec le poids de la tradition universitaire, du mandarinat, des cours magistraux, et du cloisonnement des savoirs nous n’aurions jamais osé présenter des thèses universitaires sur ces sujets. Et sans l’émergence du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) et du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR), l’Université n’aurait certainement jamais accepté que de tels sujets soient reconnus par l’establishment.
Ce n’est pas pour rien que les femmes du M.L.F. ont proclamé en 1970 « Libération des femmes, année zéro » . c’est sur cette table rase que nous avons pu édifier notre propre demeure en commençant par le commencement : se réapproprier son histoire, à la fois comme sujet, l’engagement politique a fait de nous des actrices de l’histoire, et comme objet de recherche. Dans une université qui occultait complètement l’histoire des femmes derrière la grande histoire, nous avons introduit le Deuxième Sexe, ses combats, sa vie, ses espoirs et son regard sur le monde.
Mais les obstacles ne se sont pas évanouis d’un coup de baguette magique. Après une phase d’investissement collectif de ce nouveau champ de connaissance, les résistances de l’institution ont ressurgi avec force, refoulant ces recherches dans une marginalité, voire un isolement dont nous sortons à peine.
C’est pourquoi mon parcours individuel constitue, avec le recul historique, l’exemple même des difficultés de cette recherche à s’imposer dans le champ commun des connaissances. Parce qu’elles dévoilent des tabous millénaires (l’amour de la femme pour la femme et le rapport des femmes à l’Esprit, au Logos) de tels sujets conduisent fatalement les chercheuses à développer en elles-mêmes ce pouvoir d’incarnation nécessaire à la visibilité des femmes dans la Cité. Continuer la lecture de Les NOCES entre la PENSÉE et la VIE

Lecture de « L’Affaire Guy Môquet »

L’Affaire Guy Môquet. Enquête sur une mystification officielle« , de Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Larousse, « A rebours », 160 p.

La lecture de l’enquête historique menée par Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre sur « L’affaire Guy Môquet » est absolument passionnante pour celles et ceux qui se sont posé des questions sur les motifs de l’héroïsation du « plus jeune fusillé de France ».
Le sous-titre nous donne déjà une réponse : « Enquête sur une mystification officielle ». De fait ! le portrait qu’ils ont dressé à partir d’une recherche rigoureuse dans les archives est très différent de celui qui a été exalté par le Parti communiste, d’abord, puis notre président de la république.
Guy Môquet était-il vraiment un résistant, se demandent les auteurs, c’est-à-dire un jeune homme combattant les intérêts allemands en France ? Continuer la lecture de Lecture de « L’Affaire Guy Môquet »