Sortie 1er octobre 2020, Édition Albin Michel
Après la remise en question de la maternité obligatoire par les féministes dans les années 1970, après la conquête, pour la première fois de l’histoire, de la maîtrise de leur fécondité par les femmes elles-mêmes, on assiste à un retour en force de l’injonction à la maternité par un marché de l’assistance à la procréation de plus en plus puissant. Mais ce retour se fait de manière très paradoxale par la disparition du mot mère au profit de sigles tels que GPA ou PMA. On peut même se demander, questionne Marie-Jo Bonnet, s’il ne s’agit pas d’une forme de matricide délibérée, qui s’attaque à la puissance maternelle des femmes. En même temps, les femmes déclarées stériles ou infertiles ou celles qui ne veulent pas faire d’enfants subissent encore une sorte d’opprobre sociale. Comment en est-on arrivé là ? Quelles réponses apporter ? Marie-Jo Bonnet vient nous rappeler que la maternité ne se réduit pas à la seule dimension biologique.
Après la remise en question de la maternité obligatoire par les féministes dans les années 1970, après la conquête, pour la première fois de l’histoire, de la maîtrise de leur fécondité par les femmes elles-mêmes, on assiste à un retour en force de l’injonction à la maternité par un marché de l’assistance à la procréation de plus en plus puissant. Mais ce retour se fait de manière très paradoxale par la disparition du mot mère au profit de sigles tels que GPA ou PMA. On peut même se demander, questionne Marie-Jo Bonnet, s’il ne s’agit pas d’une forme de matricide délibérée, qui s’attaque à la puissance maternelle des femmes. En même temps, les femmes déclarées stériles ou infertiles ou celles qui ne veulent pas faire d’enfants subissent encore une sorte d’opprobre sociale. Comment en est-on arrivé là ? Quelles réponses apporter ? Marie-Jo Bonnet vient nous rappeler que la maternité ne se réduit pas à la seule dimension biologique.
La maternité symbolique a toujours existé : mettre au monde des idées, des œuvres d’art, des livres, l’enfant intérieur ; aider à grandir, prendre soin de l’autre, guérir les âmes… la culture patriarcale le sait qui a limité cette maternité symbolique aux figures de Vierges rédemptrices et miséricordieuses, entretenant la séparation entre le corps (maternel) et l’esprit (divin). Ce qui explique pourquoi la maternité symbolique est si peu connue…
Si on a pu croire que l’accès des femmes à la maitrise de leur fécondité allait permettre de vivre enfin la libre maternité, il a fallu déchanter. Les techniques de procréation artificielle ont repris le contrôle du corps des femmes, réactivant la hantise de la stérilité tout stigmatisant les femmes qui n’ont pas d’enfants.
Des cultes aux déesses mères à la maïeutique Socratique, en passant par Thérèse d’Avila, Jeanne Guyon ou plus près de nous Charlotte Calmis, la Mère d’Auroville, Niki de Saint Phalle, l’éco-féminisme et les Chamanes, Marie-Jo Bonnet ouvre le débat en montrant que la maternité symbolique fait partie de l’expérience universelle. Elle est à la fois une alternative à la maternité obligatoire et un moyen d’exprimer son élan créateur, qu’il soit mystique, artistique ou guérisseur.