Voici un BILLET D’HUMEUR D’OLGUI
Féministe ou pas, il est un bouquin très original qu’il convient de lire plusieurs fois car, tel un roman Russe, il met en scène une foultitude de personnages qu’il ne faut pas mélanger et qu’il est nécessaire de resituer dans leur histoire et leur environnement.
L’auteure, historienne féministe soft et très intelligente, telle un juge d’instruction instruisant à charge et à décharge, évoque l’exécution dont Violette Morris a été la victime en 1944 sous la mitraille des maquisards sur la route de Beuzeville, dans la campagne Caennaise.
A Beuzeville, le péage autoroutier où des milliers de voitures passent chaque jour, après la lecture de ce bouquin perd sa banalité.
Violette Morris est loin d’être une sainte et son histoire a inspiré nombre d’historiens qui en font une « Hyène de la Gestapo »…
En fait, elle l’était peut être cette hyène mais surtout elle était très originale. Elle portait pantalon, lançait le poids, coureur automobile elle avait gagné le Bol d’Or, elle était copine avec Jean Cocteau et Jean Marais, cotoyait ce monde et issue d’une famille d’officiers ayant fait campagne en Algérie, elle était métissée magrhébine.
Beaucoup pour interloquer et il existe de sérieux doutes sur les motifs de son exécution. Son originalité ne l’aurait-elle pas désignée comme une cible sans doute plus crédible que le fait de collaborer avec Vichy et les Allemands ?
Certes, elle s’était engagée dans la collaboration, mais ne l’était vraisemblablement pas au niveau que lui prêtent, sans preuves, les historiens hommes pour rendre odieux le personnage et justifier cette exécution.
Le bouquin de Marie-Josèphe Bonnet peut habiter longtemps ses lecteurs et les inciter à sortir au péage autoroutier de Beuzeville pour imaginer dans quel lieu Violette Morris pilotant une 15 CV Ciroën a vécu ses derniers instants avec les cinq personnes qui l’accompagnaient, parmi lesquels deux enfants.
Violette aurait sans doute été tondue à la Libération, c’eut été vite fait, elle avait les cheveux très courts et on l’appelait Monsieur.
On l’appelait « Monsieur André » et l’on peut se demander si les maquisards qui l’ont exécutée méritaient leurs médailles.