
27 juin 2019 au 5 janvier 2020
Le musée des Beaux arts de Brest, dirigé par Sophie Lessard, organise une exposition en liaison avec celle du Musée des Beaux-arts de Rennes dédiée aux Créatrices, l’émancipation pour l’art.
Elle a lieu du 29 juin 2019 au 5 janvier 2020 sur le thème :
« La vraie vie est ailleurs – Artistes femmes autour de Marta Pan : Simone Boisecq, Charlotte Calmis, Juana Muller, Vera Pagava, Judit Reigl. »
Cette exposition, dont le commissariat est assuré par Marie-Jo Bonnet, historienne de l’art et des femmes, rend hommage aux artistes étrangères, nées « ailleurs » ou hors métropole, qui ont eu le courage de quitter leur terre natal pour venir vivre en France l’aventure de la création artistique.
Elles ont aussi choisi l’abstraction comme mode d’expression privilégié de cet « ailleurs » qu’elles cherchaient dans leur art et dans la vie.
L’exil volontaire est toujours une expérience risquée… et féconde. Pour ces artistes assoiffées de liberté, elle va devenir un vecteur d’émancipation incomparable qui les jette dans l’inconnu pour s’obliger, peut-être, à s’appuyer sur le potentiel créateur présent en chacune et chacun d’entre nous.
Les 6 artistes qui nous présentons au musée des Beaux arts de Brest à travers 44 œuvres originales, sont arrivées en France entre 1920 et 1950. Que ce soit par la sculpture, comme Marta Pan avec « Lacs » de la rue de Siam, (1988) qui sont devenues une des grandes fiertés de la ville, par la peinture, le collage, et même la poésie, elles ont créé un univers singulier aux résonnances contemporaines qui montre l’importance de la création des femmes dans le rayonnement artistique de notre pays.
Au musée des Beaux-Arts de Rennes, du 28 juin au 29 septembre 2019, se tiendra l’exposition Créatrices, l’émancipation par l’art, avec 80 œuvres Moyen-Age à nos jours (peinture, sculpture, dessin, installation). Commissaire Marie-Jo Bonnet
Cette grande exposition féministe dédiée aux Créatrices est un événement à plus d’un titre. Privilégiant une approche thématique sur une longue durée, elle met en lumière la fonction émancipatrice de l’art, à l’instar de Niki de Saint Phalle qui donna le « pouvoir aux Nanas ». Plus de 80 œuvres se déploient à travers cinq grandes questions :
Comment se libérer de sa condition féminine en bravant les interdits, ainsi que l’ont fait Camille Claudel et ORLAN ? En quoi la représentation de soi peut-elle prendre une dimension politique en faveur de la reconnaissance des femmes peintres, tel que le montre par exemple Elisabeth Vigée Le Brun au XVIIIe siècle ? Comment renaître de la violence subie – sexuelle ou politique – en « devenant artiste », ainsi que l’a initié Artemisia Gentileschi ? Et il n’est pas jusqu’à l’art textile qui ne remette en question la vision stéréotypée des genres, en suscitant le travail avant-gardiste d’un féminin rebelle. Dernier thème, rarement exploré dans les expositions, la question de la spiritualité en art, qui est source d’énergie créatrice pour de nombreuses artistes dans le sillage des visionnaires du Moyen Age. De cette exposition, émerge le formidable apport novateur des femmes, par l’utilisation de nouveaux matériaux et une radicale liberté créatrice.
Commissaires : Marie-Jo Bonnet, historienne et historienne d’art, auteure de nombreuses publications sur les artistes femmes et Anne Dary, Directrice honoraire du musée des Beaux-Arts de Rennes.
Comité scientifique composé de Judith Cernogora, conservatrice du patrimoine, Marianne Le Morvan, directrice des archives Berthe Weil, Marie Robert, conservatrice du patrimoine, musée d’Orsay, Frédérique Villemur, Historienne de l’art, ÉNSAM de Montpellier, Macha Paquis, agrégée en arts plastiques.
L’exposition sera accompagnée d’un catalogue rédigé par Marie-Jo Bonnet publié aux Editions Ouest-France.
Je prépare au musée des Beaux-Arts de Rennes pour l’été 2019 (29 juin-29 septembre) une grande exposition « Créatrices, l’émancipation par l’art« , dont je suis la commissaire avec Anne Dary, directrice du musée.
On y verra plus de 80 oeuvres (depuis le Moyen Age) dont: Louise JANIN, « Dragon volant au-dessus de Kwen Lun », 1924,
MA MÈRE AU PANTHÉON
Exposition organisée par le Comité Métallos en partenariat avec la Maison des métallos et présentée à la Maison des Métallos, 94 Rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris
Commissariat : Sylvie Cohen
• Conférence présentée par Marie-Jo Bonnet, historienne d’art et écrivaine, sur le matrimoine et la transmission des femmes dans la création artistique à la Médiathèque Marguerite Duras (20ème), le samedi 16 septembre à 15h
• Visite commentée de l’exposition par Marie-Jo Bonnet, le dimanche 17 septembre à 16h.
Exposition organisée par l’Association Marie-Thérèse Auffray.
C’est une grande chance qui nous est offerte ici de pouvoir redécouvrir l’œuvre de Marie-Thérèse Auffray. Elle fait partie de ces artistes singuliers qui ont secoué le sommeil du monde avec ce regard si particulier qu’elle jette sur les animaux, les fleurs et les gens.
On est donc ravi que le pouvoir agissant de sa peinture ait suscité le désir de fonder une association autour de son œuvre, d’organiser des expositions et de réaliser un catalogue, tout en étant étonné qu’elle soit restée dans l’ombre si longtemps.
Est-ce parce qu’elle a évolué hors des sentiers battus, développant un expressionnisme figuratif au moment où s’imposait en France l’abstraction ? Peut-être aussi a-t-elle pâti d’être une femme dans un milieu artistique largement dominé par les avant-gardes masculines. Et peut-être aussi s’est-elle volontairement mis à l’abri des diktats de tous ordre pour suivre son propre chemin de vie. Qui sait ? Nous sommes loin d’avoir percé tous ses mystères.
Une chose est frappante en tout cas dans cette aventure artistique si secrète, c’est la liberté avec laquelle elle est restée fidèle à elle-même. La mort de son père, à l’âge de huit ans, y est certainement pour quelque chose. Obligée de trouver appui en elle-même, elle a développé une indépendance d’esprit qui s’est exprimée dans sa vie comme dans son style, dans ses thèmes de prédilection et son regard sur le monde marqué par une conscience politique aigüe.
Est-ce la vision horrifiée des déportés de retour des camps qui a exacerbé chez elle cette sensibilité à la souffrance humaine. « Ceux qui n’ont pas senti leurs entrailles se déchirer en regardant passer les survivants des camps de concentration sont indignes de l’humanité », écrivait-elle en 1951.
Mais c’est peut-être aussi son homosexualité assumée dans un monde intolérant qui lui a donné ce regard implacable sur la comédie sociale qui rend ses portraits si décapants. Elle travaille la pâte comme elle travaille les consciences. Sans complaisance. Et sans illusion sur le milieu artistique des années cinquante si fermé aux femmes artistes. Avec le courage des résistantes et avec l’énergie d’une artiste authentique qui a misé sur la capacité de son œuvre a parler aux générations futures.
Marie-Jo Bonnet, préface au Catalogue de l’exposition en vente sur place (10 euros)
http://www.lefigaro.fr/international/2017/04/22/01003-20170422ARTFIG00128–beyrouth-des-robes-de-mariee-pour-dire-non-a-une-loi-sur-le-viol.php
Petite biographie féministe de Marie-Jo Bonnet (ou Marie-Josèphe)
Docteur en Histoire, historienne d’art, écrivaine et conférencière. Je suis membre de la Société des Gens de Lettres et Centre Régional des Lettres de Basse Normandie.
Je suis née en 1949 à Deauville (Calvados). Ma mère était pianiste, professeur de piano et mon père électricien puis conducteur de travaux. J’ai deux frères. Je suis l’ainée.
J’ai passé les quinze premières années de ma vie en Normandie, dans la Pays d’Auge, à Pont-l’Evêque puis Lisieux et Orbec (en pension pendant l’adolescence). Mes parents ont déménagé dans la banlieue communiste (Val de Marne) trois ans avant mai 1968. Les « événements », vécus au lycée Romain Rolland d’Ivry en grève, ont suscité l’espoir de trouver une nouvelle place dans la Cité en révolte.
Quelque chose d’essentiel me manquait, cependant, et c’est en découvrant le Mouvement de Libération des femmes en février 1971 que ma vie a trouvé sa véritable orientation. Tout en poursuivant mes études (classes préparatoires à l’école Normale supérieure de Fontenay, licence d’histoire à Paris 1 La Sorbonne, maitrise à Paris VII-Jussieu puis thèse avec Michèle Perrot) je me suis engagée dans une vie militante très épanouissante.
J’ai participé à la fondation du Front Homosexuel d’Action révolutionnaire (FHAR) puis des Gouines Rouges (1971) et les Féministes Révolutionnaires fondées par Monique Wittig et Christine Delphy. Étant guitariste, j’ai fait partie du groupe musique de 1971 à 1973 qui a enregistré les chants du MLF. J’ai aussi vécu « en communauté », rue Blomet avec Evelyne Rochedereux.
1973, je fais partie de l’équipe du Torchon brûle n° 5. Participe à la rédaction d’un article sur les Féministes révolutionnaires et sur les Groupes de conscience.
1974, Je participe au numéro spécial des Temps modernes « Les femmes s’entêtent » sous la signature de Marxiejo.
J’enregistre deux chansons du MLF avec Aline Montels, « Discocanar n°3 ».
1974 je découvre l’association « La Spirale », fondée par Charlotte Calmis autour de la création artistique des femmes. Je participe au « groupe Sorcières » pendant 6 ans à travers méditations et écriture et je bénéficie d’une véritable initiation à l’art par Charlotte Calmis.
En 1975, je participe au groupe d’historiennes réuni par Simone de Beauvoir, et suis membre fondatrice du Groupe d’Études Féministes de l’université de Paris VII (où j’ai passé ma maitrise d’histoire en 1974).
Je participe aux revue Les femmes s’entêtent, Parole, Neuf. Continuer la lecture de Petite Biographie féministe de Marie-Jo Bonnet
Bonjour j’ai le plaisir de vous communiquer le lien d’une conférence que j’ai faite en 2008 à la Coupole dans le Cadre du Café des femmes de l’association Souffles d’elles, sur « la reconnaissance des femmes artistes. »
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