Résistance à Pont-L’Evêque (14) pendant la Seconde guerre mondiale

Conférence de Marie-Josèphe BONNET à la Médiathèque de Lisieux (14), Place de la République,

Tél. +33 (0)2 31 484 100 – http://lisieux.c3rb.net

le SAMEDI 19 OCTOBRE 2013 à 15 heures.

La résistance à Pont-l’Evêque pendant la seconde guerre mondiale est probablement le chapitre le moins connu de l’histoire de la ville. Nous irons à la rencontre de ceux et celles qui ont dit « non » à la collaboration et à l’occupant et qui l’ont parfois payé de leur vie, comme l’avocat Henri Fequet. Qui sont-ils? Qu’ont-ils fait? comment pouvons-nous honorer leur mémoire?

Marie-Josèphe Bonnet est docteur en histoire, spécialiste de l’histoire des   femmes, de l’art  et de la Résistance. Elle a grandi à Pont-L’Evêque où ses familles maternelles et paternelles résidaient pendant l’occupation.

Jules Letac 1888-1981 Maire de Pont-L’Evêque 1944-1946

La première séance du nouveau Conseil municipal a lieu de 7 juin 1945. Elle est ouverte par une allocution de Jules Letac, maire de Pont-L’Evêque  élu en décembre 1944 après la révocation de Jean Bureau pour collaboration, qui ouvre la séance par ces mots :

« C’est avec un réel plaisir et une grande joie que je puis saluer ce soir le retour et la présence à notre réunion du Conseil municipal de deux des nôtres déportés en Allemagne : M. Pidoux et M. le Docteur Grandrie. Votre place, chers collègues, n’était vide depuis de longs mois qu’en apparence car votre souvenir était toujours parmi nous et combien de fois n’avons-nous pas prononcé vos noms et évoqué les souffrances que l’allemand vous faisait supporter injustement. Aussi avons-nous été heureux, lors des dernières élections de constater que tous avaient pensé comme nous en renouvelant votre mandat. Cependant, une ombre voile notre joie. En effet, notre troisième collègue Me Féquet n’est pas rentré, n’ayant pu supporter les mauvais traitements infligés dans le sinistre camp de Dachau, il est décédé là-bas, en pays ennemi. Nous perdons en la personne de Maître Féquet un bon ami et un membre éminent de notre assemblée communale, à l’esprit subtil, au grand cœur et dont les avis éclairés étaient toujours écoutés».

Le conseil observe ensuite une minute de silence.

ci dessous à gauche: Maitre Henri Féquet en 1938 et à droite le docteur Etienne Grandrie, deux résistants déportés. (archives M.J. Bonnet)

Conférence à Strasbourg: Andrée Jacob (1906-2002) et Eveline Garnier (1904-1989),

Samedi 27 avril 2013, à 15h, Médiathèque Olympe de Gouges, STRASBOURG

Pour compléter, voici un article de Ouest-France (2-2-2013) sur ma conférence au Mans, aux « Rencontres Femmes d’Histoire » sur le thème Guerre et Paix. Passionnante journée.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Marie-Jo-Bonnet-raconte-les-resistantes-oubliees-_72181-avd-20130202-64493185_actuLocale.Htm

 

Un biographie de Laure Diebold-Mutschler par Anne-Marie Wimmer

Anne-Marie Wimmer, Code : Mado, Enquête. Mais qui donc est Laure Diebold-Mutschler ? Préface de Vladimir Trouplin conservateur du musée de l’Ordre de la Libération, Ponte Vecchio éditions, 2011. 261 p., 21 €. ISBN 978-2-917909-041.

Comme l’indique le sous-titre, ce livre n’est pas une biographie, mais une enquête sur la disparition de la mémoire collective d’une grande résistante, une des six femmes Compagnons de la Libération, Laure Diebold-Mutschler. Engagée dès 1940 dans la Résistance, à l’âge de vingt cinq ans, elle est notamment agent de liaison du réseau Mithridate avant de d’entrer à Lyon dans les Forces Françaises libres et de devenir la secrétaire de Jean Moulin. Elle sera arrêtée le 24 septembre 1943 à Paris, au bureau du Secrétariat de la Délégation générale avec huit autres personnes, dont son mari, déportée en Allemagne d’où elle rentrera ainsi que son mari en 1945.

Anne-Marie Wimmer l’a découverte en faisant une enquête sur sa ville natale de Erstein, en Alsace, où elle sont nées toutes les deux. En reconstituant sa vie et au fur et à mesure de l’enquête, Anne-Marie Wimmer découvre que la petite résistante « Mado » qu’évoque incidemment Daniel Cordier dans son livre « Caracalla », eut à Lyon, un rôle bien plus important qu’il ne le dit. Engagée officiellement au Réseau Délégation Générale dès le 1er septembre 1942, en qualité de secrétaire-dactylo de Jean Moulin, elle était donc dépositaire de tous les secrets puisque c’était elle qui codait, décodait et tapait à la machine les courriers que « Rex » transmettait au BCRA de Londres. Elle était donc un élément clé de l’action de Moulin dans la réunification de la résistance. Elle sera d’ailleurs nommée Compagnon de la Libération dès le 20 novembre 1944, alors qu’elle était toujours déportée au Kommando de Taucha, près de Leipzig.

Ce livre passionné et vagabond s’interroge sur les causes d’une occultation incompréhensible, au regard des états de service de Laure Diebold-Mutschler. Pourquoi n’a t-elle pas intéressé les historiens ? Pourquoi Cordier minore t-il son rôle ? Pourquoi n’a t-elle rien écrit à son retour de déportation, et finalement, qui avait intérêt à occulter son rôle ? Les circonstances de son arrestation n’ont pas vraiment été élucidées et il est probable que tout n’a pas été dit sur ce qu’on appelle « l’affaire du 129 rue de la Pompe », à commencer par Cordier lui-même qui termine Caracalla sur l’arrestation de Moulin en juin 1943. Il ne parle pas de ce qu’il a fait après. Si cette enquête nous laisse sur notre faim, ne doutons pas qu’Anne-Marie Zimmer va poursuivre ses recherches sur une résistante dont le rôle fut si important et qui peut beaucoup nous apprendre sur l’engagement des femmes dans la France combattante et leur participation aux plus hautes instances de la Résistance.

Marie-Josèphe Bonnet –

PS du 15-12-2011: Depuis la publication du livre, j’ai trouvé aux Archives nationales cette « Note » de Bouchinet-Serruelles (qui a succédé à Moulin après son arrestation)  sur « L’affaire de la rue de la Pompe » adressée à Henri Michel, 31 mars 1976 (Archives Nationales)

« Rue de la Pompe, ils (les Allemands venus arrêter les membres de la Délégation) trouvent les bureaux du secrétariat de la Délégation et arrêtent Pierre Péry, Mme Laure Diebold (dite Mado) et son mari. Mado est ma secrétaire après avoir été celle de Jean Moulin ». p. 2

Conférences-débat- signatures sur Violette MORRIS

– Revue « Genre, sexualité et société » n°6, février 2012, compte-rendu de Michaël Bertrand,

http://gss.revues.org/index1983.html

– A GRENOBLE, vendredi 25 novembre, 19 h, conférence  sur Violette Morris au local de CIGALE, 8 rue Sergent Bobillot, Grenoble, à 19h30, à l’invitation des Voies d’Elles, association des lesbiennes de Grenoble, même adresse, 04/76/85/20/64, entrée libre, soirée en mixité. Bienvenue à tous.

– SALON DU LIVRE d’HISTOIRE de VERDUN, le SAMEDI 5 novembre 2011 et dimanche 6 au centre mondial de la paix, signature de mes trois derniers livres. (voir photo ci-contre)

Conférence à l’Association  BICAUSE: Lundi 11 octobre à 20h au Centre LGBT de Paris – Violette Morris, histoire d’une scandaleuse – ouvert à tous:

– Salon de Livarot, samedi 15 et dimanche 16 octobre

 

Interview à la radio et télévision belge française RTBF en août 2011.

A l’occasion de la sortie de « VIOLETTE MORRIS, histoire d’une scandaleuses, Ed. Perrin, 2011.
NOUVELLE RECHERCHES sur VIOLETTE MORRIS à partir des archives (BCRA, police, Archives nationales et départementales, Rouen, Caen)

Le Monde des livres, page histoire des femmes, 17 juin 2011.
Le monde supplément des livres 16 juin 2011

– France culture, « La Fabrique de l’Histoire« , jeudi 9 juin: « Travestissement » de femme en homme 3/3.
Pour écouter:
www.franceculture.com/blog-au-fil-des-ondes-2011-03-23-a-ecouter-du-samedi-9-au-vendredi-15-avril-respect-un-nouveau-contr

– article de Yannick Ripa dans « Libération » 26 mai 2011: « Violette Morris Hors la loi du genre »

www.liberation.fr/livres/01012339596-violette-morris-hors-la-loi-du-genre

– SALON DU LIVRE D’HISTOIRE de SAINTE-MERE-EGLISE (50) dans la Manche. le samedi 28 et dimanche 29 mai.
Conférence dimanche, 15h, à la médiathèque, sur Violette Morris.

– Mercredi 11 mai, à 19h, LIBRAIRIE VIOLET & CO, 102 rue de Charonne, 75011 Paris.

SALON DU LIVRE DE CAEN, dimanche 15 mai, l’après midi, au stand du Mémorial de Caen.

Plus de 75 personnes sont venues à la Conférence-Débat
à Beuzeville, le samedi 16 avril, à 16 h.
Salle du Conseil de la MAIRIE de BEUZEVILLE (27210).

Appel à témoignages sur les fusillés de la prison de Caen

Appel à témoignages

sur les fusillés de la Maison d’arrêt de Caen du

6 juin 1944

Le nombre exact des fusillés de la Maison d’arrêt de Caen, le 6 juin 1944, et la destination finale de leur corps demeurent inconnus à ce jour.

En ma qualité d’historienne, j’entreprends une nouvelle étude complète au sujet de cette affaire à partir des sources d’archives et des témoignages.

Il m’importe d’établir avec toute la rigueur historique que requiert, à la fois, la nature de l’évènement ainsi que le respect et les attentes des familles : les faits exacts,  les motifs et les subordinations de ceux qui ont agi, les raisons du choix des victimes parmi lesquelles ne se trouvaient pas que des personnes ayant eu un rôle important dans la Résistance, et de tenter, peut-être de progresser dans la recherche des corps.

Les dossiers d’archives que j’ai déjà consultés contiennent des éléments importants sur cette affaire, mais les informations qui permettraient de conclure, manquent, au final. Les enquêtes d’initiatives variées qui ont été menées à différentes époques et les rapports qui ont été déposés méritent une nouvelle exploitation.

Enfin, j’invite toute personne qui  le souhaite, à me faire parvenir son témoignage. Un simple détail pour vous, peut être un élément clé dans la quête de l’historien qui met en perspective et croise les informations des différentes sources qu’il exploite.

Si des familles en exprimaient le désir, il serait possible d’organiser également une rencontre  à Caen.

Marie-Josèphe Bonnet, Docteur en Histoire, auteur également de Violette Morris, Histoire d’une scandaleuse, Ed. Perrin, 2011.

Petit compte rendu de ma conférence à Beuzeville sur Violette Morris

conference violette morris16-4-2011 Beuzeville
Plus de 75 personnes sont venues samedi dernier à la salle du conseil de la Mairie de Beuzeville pour ma conférence sur Violette Morris. Du jamais vu à plus d’un titre puisque c’est la première fois qu’un tel sujet était débattu en public, avec des personnes qui avaient croisé Violette Morris, et dans la ville même où habitaient les Bailleul, tués par le maquis Surcouf.
Autant dire que l’opération était risquée…
Mais.. M. Le maire, Jean-Pierre Flambard, a présenté la réunion suivi de Samuel Grente, l’organisateur de la rencontre…
et, j’avais apporté des documents d’archives…
Il était évident que les gens voulaient entendre une autre version des faits, en discuter, échanger, se faire leur propre opinion, et en
discuter avec une historienne après avoir écouté mon exposé dans un silence attentif.
La rencontre a duré plus de deux heures 30.
Les enfants Bailleul (tués dans l’attentat) ont été définitivement lavés de l’accusation d’avoir dénoncé leur professeur à Honfleur
(accusation « justifiant » leur mort) ainsi que la famille Bailleul, victime de projections haineuses, comme il arrive souvent en temps de
guerre.
Des questions ont été soulevées comme celle-ci: Pourquoi n’a -t-on pas attendu de juger Violette Morris?
Est-ce qu’elle dérangeait ?
Est-ce Violette Morris qui était visée dans l’attentat ou les Bailleul, etc.

Personnellement, je trouve que cette rencontre a été très importante, notamment pour commencer à échanger autour de l’inévitable culpabilité collective liée à ce type d’événement.
car si le maquis Surcouf a assumé la responsabilité collective de « l’exécution » des six personnes, refusant de dire qui avait tiré, la « faute » due à l’erreur de jugement sur la dangerosité des personnes tuées n’a pas été levée…
C’est donc à un travail de libération collective, par le biais de la confrontation aux archives, de la recherche de la vérité et de la parole, que nous avons tous procédé au cours de cette rencontre très passionnante.